Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

One Year in Toronto

24 mai 2015

New York

Le week-end dernier, je suis partie 4 jours à New York. En trente pays visités, je n'avais jamais mis les pieds aux Etats-Unis, donc cela aurait été un peu con que je passe un an si près de la Grosse Pomme et que je n'y mette pas les pieds.

Ah, New York... La Grosse Pomme, la ville qui ne dort jamais, la ville debout. Bref, le rêve américain et ville du centre du monde.

C'est les mots que j'avais en tête dans la file d'attente à l'aéroport de Toronto. Mais la réalité s'est vite chargée de me ramener sur terre. En effet, dans la salle des douanes (qui était au Canada et pas aux Etats-Unis), une charmante dame (non je déconne) m'a obligée à éteindre mon téléphone portable avant de me tendre le papier de déclaration pour entrer sur le territoire. Nom, prénom, nationalité, durée du séjour, êtes-vous un terroriste et avez-vous l'intention de commettre un attentat sur le sol américain ou bien avez-vous des fruits et légumes dans vos baggages.... le blabla ricain. Mais c'est en fin de compte du VRAI blabla.
Il se trouve qu'en écrivant que non, je n'étais pas une kamikaze, j'ai ommis de déclarer que j'avais une pomme dans mon sac. Et là, c'était pour les autorités comme si j'avas caché un gâteau aux explosifs. En "découvrant" ma pomme (qui en plus n'avait pas d'étiquette ce qui l'a mis hors de lui), le type a commencé à m'engueuler, à me dire que j'avais fait une fausse déclaration envers les Etats-Unis d'Amérique, que j'allais devoir payer 300 dollars, etc... J'ai décidé de faire ce que j'avais fait la dernière fois que j'ai eu de sérieux ennuis avec les autorités Nord-Américaines (à savoir : traverser le passage piéton alors que le bonhomme était rouge). J'ai sorti mon plus bel accent français. "Heu, pliz esskuz mi, ay ame véri sori. Ay côme pliteli forgotte tou diklère ite !" (Note: ça marche très bien).
Et voici donc comment j'ai échappé aux autorités américaines.
Bon en vrai j'ai flippé ma race mais ça faisait stylé de le dire comme ça.

Le vol Toronto-New York est l'un des plus beaux que j'ai pu voir. Et pourtant, j'ai eu le droit à une visite guidée du Yémen depuis le ciel.
Mais je vous promets, c'était magnifique. Nous avons tournoyé au dessus de Toronto pendant une dizaine de minutes, puis volé en direction du lac Ontario en passant près de la CN Tower, avant d'atteindre les chutes du Niagara (visibles depuis le ciel, et oui...), puis des paysages de petites collines ou quelques nuages se plaquaient en fond de vallée. Mais le clou du spectacle fut l'arrivée à New York. De loin, nous avons commencé à apercevoir la ville, puis le pilote s'est dirigé vers les Hamptons (maintenant que j'ai vu à quoi ça ressemble j'ai décidé que j'achèterai une maison de vacances là-bas. Quand j'aurai plein de thunes.) que nous avons remontés avant d'arriver au dessus de New York même. Et là... on a carrément survolé Manhattan, Central Parl,ce qui nous donnait l'impression de frôler les gratte-ciels. Magique.

image1

 

J'ai séjourné dans une auberge de jeunesse située dans l'Upper West Side (nord ouest de Manhattan) que je recommenderais à tout le monde (sauf aux geeks, car le wifi était pour le coup vraiment merdique). Super bien située (à l'intersection de Amsterdam Avenue et la 103rd Avenue, pour ceux qui connaissent ?), entre deux stations de métro, à 10 minutes de Times Square et moins de 10minutes de Central Park, le tout pour pas très cher et une ambiance sympa. 
(Pour les intéressés c'est "HI New York Hostel")

Après avoir déposé mon sac (parce que OUI, j'ai réussi à partir sans une valise de 130kg) à l'auberge, j'ai marché jusqu'à Central Park d'un pas décidé, mon sac à dos sur le dos (bah oui Morgane, un sac à dos c'est forcément sur le dos. T'es un peu conne parfois). J'ai déambulé dans le parc pendant presque deux heures, profitant de l'endroit. J'ai même savouré ma première glace de 2015 (et depuis août dernier, d'ailleurs) car ce jour-là était magnifique : un ciel bleu de A à Z et presque 30 degrés. 

DSC_0003

DSC_0007

DSC_0013

DSC_0019

DSC_0032

 

Après ça, j'ai continué à marcher dans la ville, dans les alentours de Soho, Little Italy et Chinatown. C'était sympa, mais j'avais en tête quelque chose de plus typique, alors qu'au final j'avais juste l'impression d'être dans le 13ème arrondissement. Parce que oui, il faut que je vous parle de ça. New York est infesté (infestée ? C'est une fille, New York ?) de FRANCAIS. Partout, partout, partout. Je vous jure. J'ai entendu plus de français que d'espagnol. Même à Londres il n'y a pas autant de français. Je ne m'y attendais pas du tout. Ajoutez à ça les trois-quatre québécois que j'ai pu entendre, et c'est bon, j'étais comme à la maison. 

Bref. J'ai pris le métro jusqu'à Grand Central parce qu'on m'avait dit que c'était quand même un endroit sympa, et je n'ai pas été déçue. J'ai continué à déambuler dans la ville sous une chaleur écrasante (pour mon plus grand plaisir) jusqu'à ce que j'arrive vers Ground Zero.
Je trouve honnêtement que le mémorial est parfait. Pour la première fois, les Américains n'ont pas fait dans l'exagération, dans le too-much. Deux bassins carrés, aux endroits des deux défuntes tours, se côtoient. Noires, avec les noms des victimes gravés dessus. Des arbres et des plantes entourent la zone, et on peut trouver quelques fleurs glissées dans les gravures. Le soleil tapait, et pourtant la pierre des bassins (ou le granite, je sais pas vraiment en quoi c'est fait) restait froide. J'ignore si cela est fait exprès.
J'ai été en revanche choquée par les nombreuses personnes qui prenaient des selfies en riant et en faisait des signes avec les doigts en mode "aww Ground Zero c'est trop kawaii quoi". Sérieux, il y avait vraiment des gens comme ça.

DSC_0036

DSC_0044

DSC_0073

DSC_0079

DSC_0080

 

Après ça, je dois avouer que j'étais un peu déprimée, et j'ai décidé d'aller me promener le long des quais. Bon, je sais pas si on appelle ça des quais, mais après avoir passé 8 ans à Paris, pour moi tout ce qui est au bord de l'eau, ce sont des quais. C'était très chouette, plutôt calme (enfin, vu qu'on parle de New York tout est relatif) et j'ai finalement vu la statue de la Liberté pour la première fois. 

DSC_0081

DSC_0082

DSC_0083

Et pour bien finir la journée, je me sens rendue à Times Square (où je suis retournée chaque jour jusqu'à ce que je quitte la ville). Je suis arrivée en fin d'après-midi, et j'ai au début été un tout petit peu déçue. Mais j'étais un peu patraque, j'avais la migraine (manque de sommeil plus l'agitation incroyable de la ville). Je suis allée acheter une aspirine (et un nécessaire de trousse de toilette puisque j'avais oublié la mienne pourtant posée en évidence sur mon sac au départ). Je suis retournée à Times Square. Et bien sans migraine et avec un peu plus d'énergie, c'est là que je me suis rendue compte à quel point c'est sympa. Certes, il n'y a pas beaucoup de New Yorkais. Certes, il y a des mexicaines déguisées en Minnie qui essayent d'avoir des pourboires de 10$. Il y a aussi un cow boy à poil au milieu des voitures. Mais tous ces écrans, toute cette ambiance, surtout après le coucher du soleil, c'est vraiment magique. On a l'impression que tout le mond est heureux d'être ici, et pour le coup, on se sent vraiment au centre du monde.

DSC_0094

DSC_0102

DSC_0113

DSC_0122

DSC_0143

 

Ainsi s'achevait ma première journée à New York : fatiguante, mais riche.

Le lendemain matin, je me suis réveillée et j'ai pris le métro jusqu'à Wall Street. Entre nous, la finance, j'en ai rien à faire. Les banques, ça me passe au dessus de la tête. Et la dernière fois que j'ai eu rendez-vous avec mon banquier, j'ai compris à peu près 30% de ce qu'il me disait. Mais j'avais envie de passer à Wall Street parce que ça reste tout de même un symbole New Yorkais, un symbole aussi de l'économie du pays. Non je déconne, je voulais juste voir si Leonardo était dans le coin.

DSC_0008

DSC_0009

DSC_0026 (2)

 

Après ça, j'ai encore marché jusqu'au siège de l'ONU. Encore une fois, rien de spécial à déclarer, mais c'est un lieu important que je voulais voir. A propos de marcher, je tiens à remercier ma paire de Nike air force qui m'ont fidèlement accompagnée pendant ces quatre jours de marche et ne m'ont pas donnée une seule ampoule. 

J'ai continué à marcher non c'est pas vrai cette fois-ci j'ai pris le métro jusqu'à Brooklyn Bridge. En le voyant, je me suis dit "ah, ce n'est que ça ?". Puis en m'approchant, je me suis tue. C'est vraiment canon en fait. Non seulement toutes les cordes qui entourent le pont donnent un effet sacrément stylé, mais la vue sur Manhattan est vraiment top. Par contre, c'est blindé, le chemin est assez serré et j'ai assisté à 3 accidents de vélo sur toute la traversée du pont.

DSC_0041

DSC_0042

 

DSC_0049

DSC_0055 (2)

DSC_0034 (2)

 

DSC_0079 (2)

DSC_0085 (2)

DSC_0101

DSC_0109

DSC_0115

 

La veille, j'avais reçu un message d'une de mes amies en France me disant qu'elle débarquait à New York le jour même. Impensable !
Je suis donc allée la retrouver, après presque un an sans l'avoir vue, et étant donné que c'était sa quatrième fois à NY, elle s'est improvisée guide. On est arrivées à Bryant Park au coucher du soleil et je suis tombée amoureuse de cet endroit. Un hot dog à la main, dans un petit parc entouré de buildings à deux pas de l'Empire State et en face d'une pièce de théâtre improvisée à l'air libre, c'était parfait. Une soirée estivale parfaite.

DSC_0118 (2)

DSC_0119 (2)

DSC_0126 (2)

DSC_0130 (2)

 

 

 

Le troisième jour fut le jour des musées.
J'ai été agréablement surprise par le MoMA, mais un peu déçue par le Metropolitan. Mais commençons avec le MoMA.
Le Museum of Modern Art, est donc, comme son nom l'indique, le musée d'art moderne. Je dois vous avouer qu'au début, j'y suis surtout allée pour me marrer. Mais finalement, j'ai vraiment trouvé ça bien. Au premier étage il y avait une expo sur Björk. La première salle était plongée dans l'obscurité, et on aurait dit que les murs étaient faits avec des tapis enroulés (ce qui je pense, était vraiment le cas). Puis la dernière vidéo de Björk a été diffusée à cheval sur deux écrans opposés, et le son variait entre chaque écran. La deuxième salle, quand à elle, était toujours dans le même style, à diffuser les clips les plus étranges, mais était bien mieux parce qu'il y avait des sortes de canapé-lits partout. On a comaté 10 minutes dessus.

DSC_0138 (2)

DSC_0148 (2)

DSC_0149

DSC_0159

 

Cela faisait deux jours que je me nourrissais exclusivement de hot dogs et de kebabs, alors quand on a vu le plateau de fromage à 12$ du restaurant à la terrasse du musée, j'ai pu voir dans les yeux d'Irshana la même étincelle qui brillait sûrement aussi dans mes yeux. Cela faisait des mois que je n'avais pas mangé de vrai fromage. Si les gens peuvent parfois avoir des doutes sur ma nationalité (on pense souvent que je suis brésilienne... allez savoir pourquoi), alors là je suis redevenue, le temps d'un repas, une bonne grosse franchouillarde.

DSC_0169

 


Après le déjeuner, on a marché jusqu'au Metropolitan, qui se situe dans l'Upper East Side (quartier huppé au nord est, près de Central Park).
Sur le chemin, nous sommes passées devant un magnifique bâtiment, au bord de Central Park, arborant un drapeau français. On a d'abord pensé que c'était l'ambassade, mais après être entrées sans aucun contrôle de sécurité on a trouvé ça un poil moins plausible. Il s'agissait en fait d'un centre culturel relié à l'ambassade de France.

DSC_0171

DSC_0173

 

Direction le Metropolitan, ou le "Met", comme disent les New Yorkais (ah ouaiiiis).
Le musée est très beau, rien à redire. Je voulais voir deux parties : l'Egypte antique, et les arts de l'Islam (forcée via whatsapp par ma mère). Je m'attendais à quelque chose de fabuleux pour l'Egypte, mais comme je le disais plus haut, j'ai été un peu déçue. Je trouvais que le British Museum à Londres avait de plus belles pièces, plus variées, et surtout des momies. Le point positif, en revanche, c'est qu'ils ont une collection de bijoux égyptien impressionante (et Osiris sait à quel point j'aime les bijoux). Oui, j'ai dit Osiris. Je m'adapte à mon environnement, les gars.

DSC_0180

DSC_0182

DSC_0192

DSC_0193

DSC_0197

DSC_0226

DSC_0234

DSC_0260

DSC_0261

 

Le dernier jour, dimanche, je me suis levée tôt et j'ai décidé d'aller prendre le Staten Island Ferry. Plutôt que de prendre le bateau pour aller sur Ellis Island (là où se situe la statue de la Liberté), j'ai choisi cette option car je n'étais pas attirée plus que ça à l'idée de la voir, mais étant un symbole je me sentais un peu obligée d'aller la voir de plus près. Le Staten Island Ferry est gratuit, et sa traversée permet d'admirer la statue. Malheureusement, ce matin-là était très brumeux, et je soupçonne aussi la pollution. Voyez plutôt par vous-même.

DSC_0269

DSC_0281

DSC_0293

DSC_0298

DSC_0299

 

J'ai ensuite rejoint Irshana et nous sommes allées à l'église.
Oui, oui.

Bon allez j'arrête de faire la fille pieuse. Nous sommes allées voir un gospel.
Ca a été complètement différent de ce que nous imaginions. Il n'y avait pas que des noirs, en longue robe, et une église blindée. Non, c'était très différent. Mais c'était super.
La chorale était formée de noirs, de blancs, et même d'asiatiques. J'ai rarement eu l'occasion d'entendre de telles voix en vrai, j'en avais des frissons. Au début, la révérende (oui, c'était une femme) a demandé à chacun dans l'église de se lever et de se présenter. J'ai été, encore une fois, étonnée de la présence des français (nous étions dans une église presbyterienne un peu perdue). Il y a ensuite eu des chants entraînants (bien plus joyeux que ceux des rares messes catholiques auxquelles j'ai pu assister. no offense). Nous avons même écouté la prière de la révérende, qui a beaucoup parlé de bénédiction, de partage, et du Népal aussi, même si je n'ai pas tout retenu. 
Tous les gens étaient adorables, et ce qui a été incroyable pour Irshana et moi, c'est qu'au lieu de rester spectatrices (nous étions venues pour assister à un gospel), et bien nous nous sommes retrouver à faire partie de la cérémonie, nous y avons vraiment pris part. Après les chants, quelques femmes de la chorale sont venues nous parler, nous demander depuis combien de temps nous étions à New York, etc... Cette messe, c'était finalement comme un immense salon de thé religieux. Bon, sauf qu'il n'y avait pas de thé mais de l'eau bénite. Ca existe, le thé béni ?
Bref, nous sommes restées jusqu'à la fin.

Après cela, nous étions d'une excellente humeur, toutes joyeuses (les enfants, c'est cela le réel pouvoir de Dieu) et avons décidé de louer des vélos pour se promener un peu dans Brooklyn. C'était une bonne idée dans la mesure ou c'était mon dernier jour, nous n'avions pas du temps illimité mais voulions quand même voir Brooklyn. Mais il faisait très chaud, très humide, et très lourd. En pantalon, ce fut la balade à vélo la plus épuisante de ma vie. Nous avons pédalé presque deux heures à travers le sud de Brooklyn, jusqu'à arriver au bord de l'eau, nous offrant une énième vue sur Manhattan.

11291916_10206709384672440_1475104920_n

DSC_0319

 

 

Etant donné que nous avions pris un pass à 45$ comprenant le MoMA et l'ascension au Top of the Rock, nous nous sommes dirigées là-bas.

Le Top of the Rock, c'est le nom qui est donné au sommet du GE Building (appartenant au Rockefeller Center). Avant mon départ, j'avais décidé que pour une vue de New York, je monterai au Top of the Rock et pas à l'Empire State Building. La première raison étant que évidemment, depuis l'Empire State Building, bah on ne peut pas voir l'Empire State Building. De puis, le Top of the Rock offre une vue imprenable sur Central Park. Et enfin, L'empire State, c'est 2 à 3h de queue. 
J'ai été ravie de mon choix. C'est vrai qu'il y avait beaucoup de pollution ce jour-là, alors même au coucher du soleil, tout était brumeux. Mais ça restait incroyable.

DSC_0336

DSC_0381

DSC_0424

 

DSC_0407

DSC_0433

DSC_0487

DSC_0490

 

Et ainsi s'achevait ma 4ème journée à New York.
Ma visite me laissera un excellent souvenir. C'était la première fois que je voyageais seule (bon, si on oublie le Canada ce qui n'est tout de même pas trop oubliable...) et la liberté que cela offre est géniale. C'est vrai qu'on peut se sentir un peu seul, mais dans mon cas, j'ai pu retrouver Irshana à quelques moments, tout en restant séparées (il y a des choses que je voulais voir et pas elle, et inversement) donc c'était quand même une expérience nouvelle.
Pour conclure, je dirais que la principale différence entre Toronto et New York, c'est l'ambiance stressante. Je veux dire, New York est magnifique, incroyable (d'ailleurs je ne m'attendais pas à ce que la ville soit belle), mais bon sang, qu'est-ce que c'est bruyant et stressant. Même Central Park est bruyant. 
Cela n'empêchera pas que j'en garde un superbe souvenir. Je suis tout de même assez contente parce qu'en 4 jours, j'ai réussi à faire toutes les principales attractions, alors que j'ai pourtant pris mon temps. C'est peut-être ça aussi, de voyager seule.

 

New York Facts ;

1) J'ai appris à aimer les hot-dogs. Pas vraiment le choix, quand dans la rue il y a plus de vendeurs de hot dogs que d'habitants.

2) Dans le métro, j'ai vu un mec habillé d'un jogging, sweat à capuche, bon allez disons le clairement : habillé comme une racaille. Mais il n'avait pas de sacoche Addidas. Non, non, Monsieur avait un petit sac Ladurée. Et là, j'ai salivé, parce que ça fait un an que je n'ai pas mangé de macarons Ladurée alors qu'il y en a à New York.

3) Je déteste officielement les dollars américains. TOUS les billets sont les mêmes, seul le chiffre change. Et le fait que l'on rende la monnaie en billets de 1, je ne m'y habitue pas. Alors OUI, je préfère de loin nos bons vieux billets canadiens, même s'ils ressemblent à s'y méprendre aux billets de Monopoly.

4) C'est tellement facile de rencontrer des gens à New York. En voyageant seule, j'avais peur de ressentir un peu la solitude. Mais finalement, dès que je me sentais un poil seule, je pouvais commencer à taper la discute avec quelqu'un dans la rue, ou sur un banc, quand ce n'était pas l'inverse.

5) Et une de ces personnes que j'ai rencontrées m'a bien fait rire. Quand j'ai dit que j'étais française, il m'a répondu mot pour mot : "T'es sûre que t'es française ? Parce que t'as l'air sympa !".
Ah la là. Amis français, bougeons-nous un peu pour changer cette réputation de snobs qui nous colle à la peau lorsqu'on voyage !

Bonus : Momo sur les écrans de Times Square

11120052_10206709383432409_1823349896_n

 

 

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
10 mai 2015

Visite grands-parents

Il y a deux semaines, mes grands-parents sont venus de France me rendre visite. Sur 10 jours, ils ont décidé de passer les deux premiers à Toronto, puis de partir au Québec en passant par Ottawa et de revenir deux jours en fin de séjour sur Toronto. Je me suis alors improvisée guide touristique à Toronto.


Je suis donc allée à Niagara Falls pour la seconde fois, et croyez-moi, c'était tout aussi impressionant. Il faisait encore un peu frisquet, mais le temps était magnifique et il y avait encore un peu neige à quelques endroits.
Les photos parlent d'elle-même.

DSC_0014

DSC_0071

DSC_0075

DSC_0079

DSC_0104

DSC_0112

DSC_0113

DSC_0116

DSC_0159

 

C'est en ayant mes grands-parents au Canada que je me suis rendue compte que je suis VRAIMENT devenue canadienne ; en effet, alors qu'il faisait 10 degrés, j'étais en petit manteau et je trouvais qu'il faisait bon. Ma grand-mère, qui pourtant déteste avoir chaud, était couverte de toutes les couches de vêtements qu'elle avait amenées. Un certain bonhomme appelerait ça le "choc des civilisations".

Après ça, j'ai décidé de les accompagner à Ottawa, puisque c'est tout de même la capitale du Canada et que c'est comme aller en France sans aller à Paris. Attendez, est-ce que je viens tout juste de comparer Ottawa et Paris ? Ouais, non. Rien à voir.

Tout d'abord, il faut savoir que les gens ont généralement deux opinions distinctes sur Ottawa. Par exemple, la dame de la gare qui nous a vendu les billets s'est exclamé "Oh, vous n'y allez que deux jours ? C'est dommage, ça ne suffira pas !".
Ma mère, d'un autre côté : "Deux jours ? Autant que ça ?"

Après expérience, on s'est penchés vers l'opinion de ma mère.

En effet, malgré le fait qu'elle soit la capitale canadienne, Ottawa est relativement petite et notre hôtel, situé en ville, donnait l'impression d'être au beau milieu de la zone industrielle d'Ikea à Paris. Cependant, il est vrai que lorsqu'on va vraiment en centre-ville (qui doit faire la taille de la place des Vosges), la ville est plutôt sympa. Malheureusement, mes grands-parents sont arrivés à une mauvaise période : la fin de l'hiver, donc températures encore frisquettes, mais pas tout à fait le printemps, donc aucune fleur et aucun arbre à feuilles. Nous avons donc eu une image un peu triste de la ville, mais j'imagine qu'en automne, elle doit être magique.
Il n'y a pas grand-chose à faire à Ottawa, mais le marché By (de l'ancien de nom de la ville, Bytown) est sympa et regroupe les populations irlandaises et françaises de la ville. De son côté, le Parlement du Canada est vraiment un beau bâtiment, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur.

DSC_0001

DSC_0013

DSC_0017

DSC_0027

DSC_0031

DSC_0033

DSC_0049

DSC_0081

DSC_0108

DSC_0113

Vous reconnaissez peut-être ce couloir : c'est là qu'a été filmée la vidéo amateur des attentats du Parlement d'Ottawa en octobre dernier.

Ottawa c'était cool, du moment que je ne restais pas plus longtemps que ça.
Quand je suis rentrée à Toronto, j'ai juste eu ce sentiment de Home sweet home. J'étais contente d'être de retour à la maison.

 

Et puis, mes grands-parents, après un périple au Québec, sont revenus en ville ! 
Nous sommes donc allés sur les Toronto Islands, îles sur le lac Ontario qui font face à la ville, et sur lesquelles j'étais déjà allée en novembre dernier.

DSC_0004

DSC_0025

DSC_0054

DSC_0057

DSC_0068

(pour la petite anecdote : en mettant mes jambes dans l'eau, je me suis dit "oh mais en fait ça va !". Au bout de quelques secondes, mon pied a commencé à tétaniser et m'a dit "euh, Morgane, je vais décéder dans très exactement 3 secondes si tu dégages pas de là". Donc oui, le lac était très froid.)

26 avril 2015

Le Potluck

Il y a deux semaines, Alexia, la manager de l'école, m'a proposé un job.

Plus tôt ce jour-là, Beatriz et moi avons été nommées « Student ambasadors » de l'école. Nous sommes donc chargées d'organiser des évènements, d'organiser la vie à l'école, de s'assurer qu'une bonne ambiance règne. Techniquement, c'est déjà un peu ce qu'on faisait (depuis le temps que je suis là, tout le monde me connaît!), mais là, on a vraiment eu l'occasion de prendre les choses en main.

Nous avons donc organisé un « Sharing Day ». Notre but ? Faire en sorte que tout le monde ait quelque chose à partager, que ce soit de la nourriture ou de la musique. Nous avons donc incité tout le monde à apporter des plats de leur propre pays et organisé un pot luck au sein de l'école, juste après les cours. On ne s'attendait vraiment pas à ce qu'autant de gens participent, et c'était vraiment top !
Note à moi-même : ne plus jamais tenter de ne manger qu'une seule arepa. C'est juste impossible tellement c'est bon.

 

Spagghetis bolognaise à gauche, arepas en bas, feuilles de vignes au riz à droite...

11146247_10206512691958798_879759881855801519_n

 

1474381_10155508099965106_2400893795142504756_n

11156223_747891765327016_8486147330607146688_n

 

Sinon, j'ai aussi eu l'occasion de fêter le Pâques orthodoxe chez des Grecs (la manager de l'école, Alexia, nous avait invités chez elle) et par extension, de manger plus que dans Super Size Me (la référence, s'il vous plaît). Réellement. Tout était tellement bon que je suis allée jusqu'à manger des rouleaux de feuille de vigne aux épinards. Aux EPINARDS. Oui Salomé, tu m'as bien lue. Nous avons aussi eu droit à d'autres plats grecs divers et variés : haricots à la sauce, pommes de terre aux oignons et feta, lasagnes à la grecque...

Donc en explorant de nouvelles cultures, en rencontrant de nouveaux gens, je suis en mesure de dire que le Pâques orthodoxe consiste exclusivement à se faire péter le bide. C'est une version religieuse de Noël, quoi !

 


….Attendez, Noël ça vient de la Bible non ?

 

10956209_10152706826875248_2856253181255589442_n (1)

Et donc, 10% de cette table, prévue pour 20 personnes, sont allés directement dans mon ventre. 

 

 

Et donc, il y a deux semaines, Alexia m'a demandé ce que j'avais de prévu pour l'été 2016. J'étais là : « Euh, j'ai prévu de ne rien prévoir. A priori ».

Et c'est là qu'elle m'a dit « Ca te dirait de bosser ici pendant 3 mois ? Tu serais team manager, et tu serais logée. Je recherche 3 personnes. J'en ai déjà une. Et toi, tu es pour l'instant en haut de ma liste. »

Quand j'ai entendu ça, j'étais estomaquée. Je n'imaginais pas que je pourrais revenir à Toronto un jour. Mais au bout de quelques minutes, j'ai commencé à l'envisager. Et je pense que je vais accepter.
C'est aussi ça, le Canada. Des opportunités pour tout le monde. Une de mes amies était arrivée pour un simple séjour linguistique, et cette année, elle a eu l'occasion de s'occuper de la Fashion Week. J'ai dix-neuf ans, je n'ai pas fait d'études, je n'ai presque pas d'expérience professionnelle, et pourtant j'ai une opportunité en or.

 

Facts ;

1) Il est vraiment facile de rencontrer des gens ici. J'ai gardé contact avec presque toutes les personnes que j'ai rencontré, même une heure. Je pense que c'est parce qu'il y a tellement d'étrangers à Toronto, tout le monde est aussi là pour se faire des amis et se créer une vie sociale, ce qui rend la socialisation vraiment plus facile que dans d'autres pays. 

2) La semaine dernière, les températures ont grimpé (mais ne vous faites pas, c'est retombé à 5) et j'ai senti une âme estivale grandir en moi. J'ai donc été obligée de céder à cette pulsion et je suis sortie sans écharpe ni bonnet. J'ai passé une journée presque à poil "à poil" en anglais canadien signifie : des bottes, un jean, un tshirt, un pull, une veste)..... mais Mère Nature m'a punie et j'ai chopé un froid qui m'a rendue malade pendant plus d'une semaine.... Merci, Canada !

3) Ici, on peut TOUT payer par carte bleue. En France, il y a souvent un minimum (10euros, 15euros...). Ha. Ha. Ha.
J'ai acheté un paquet de chewing gum à 75cents. Et j'ai payé par carte. Et c'est cool.

 

 

6 avril 2015

Bonne humeur canadienne

Il y a deux semaines, je suis arrivée plus de 45 minutes en retard en cours. Je vous laisse deviner pourquoi.
Non, pas d'idée ?
Mais à cause de la TTC, voyons ! Comme d'habitude... ça devient un peu la routine, les problèmes de métro !

Mais ce jour-là, et bien figurez-vous que j'en ai gardé un bon souvenir. 

A 8h30, le train commence à ralentir. 
"Ladies and gentlemen. We're currently experiencing a delay on the Yonge and University Line. We apologize for the incovenience."
As usual.
Puis le train s'arrête complètement à la station Bloor-Yonge (la station qui relie les deux principales lignes de métro). Le chauffeur nous annonce que nous devons tous descendre, donc tout le monde quitte son siège (pour les chanceux qui en avaient un) et va sur le quai. Puis dans la station résonne une autre annonce, que je n'ai pas entendu. Mais je vois des gens entrer dans le métro à nouveau. Je me suis dit "bon, ça a été rapide !". Et je monte. Comme une idiote.
Comme une idiote, car le métro est reparti... dans l'autre sens.Et bien évidemment, j'ai mis deux stations de plus à m'en rendre compte, sinon, ça n'aurait vraiment pas été drôle.
Quand je réalise finalement que ça fait quand même deux fois que je passe la station St Clair, alors que ça n'arrive généralement pas, je sors du métro et décide de prendre celui de l'autre sens. Mais vous le devinez, encore une fois, ça n'aurait pas été intéressant si l'autre métro fonctionnait, voyons ! Je sors donc de la station, à la recherche des shuttles (les navettes-bus prenant le relai du métro). Au bout de 10 minutes, je parviens à monter une une et me frayer une place debout entre un homme en costume visiblement exaspéré et une jeune fille apparemment paumée en train de téléphoner à quelqu'un et disant qu'elle est paniquée car elle a son entretien d'embauche à 9h. 
Moi-même je commence à être exaspérée, par cette organisation de merde et aussi parce que je n'avais mangé qu'une tartine de Nutella au petit dej, et mon estomac me faisait remarquer que ce n'était clairement pas assez.
Le bus a donc démarré. Au bout de 30 mètres, il s'arrête. Une minute passe. Deux minutes. Les gens commencent à souffler.
Puis le chauffeur prend la parole et nous lance à tous :
"Bon, je suis vraiment désolé, mais cette journée est pourrie. Nous sommes actuellement bloqués à cause du traffic, et ça craint vachement. Donc comme j'ai envie que vous alliez au travail avec le sourire, je vais vous raconter des blagues."

Et bon sang, il l'a fait !
Je ne me rappelle aujourd'hui que de la première, qui était (désolée, elle ne marche qu'en anglais) :
"What is an alligator with a vest ? An inspector !"
Alors oui, c'était nul. Mais tout le monde a hurlé de rire, et je pèse mes mots.
Le chauffeur a rit lui aussi, puis a dit "vous pouvez remercier ma fille de cinq ans pour celle-là".
Et pendant près de 10 minutes, il nous a raconté des blagues, toutes plus nulles les unes que les autres, mais qui ont eu l'effet voulu : les gens quittaient le bus avec le sourire, et ceux qui sortaient par la porte de devant remerciaient le chauffeur.

La semaine dernière, mon ami saoudien fêtait son anniversaire. 
Dans un karaoké.
Un karaoké.
Coréen. 

J'ai passé une soirée dans un karaoké coréen.

Même moi j'ai du mal à y croire, vous savez.

Inutile de vous dire que j'étais TRES sceptique au début. J'ai été élevée dans une famille où on considère les karaokés, les coupes mulet et autres signes de beaufitude comme la honte suprême qui puisse s'abattre sur quelqu'un. J'ai donc dû prendre mon courage à deux mains pour avouer à mes parents où j'avais passé la soirée.
Mais finalement, ce n'était pas si terrible que ça. Après avoir insisté à deux filles contre sept mecs pour chanter Titanic, puis Wanabe des Spice Girls en passant par Barbie Girl, notre ami Ahmed a commencé à sentir les bières monter.
Et là, la meilleure partie de la soirée a commencé. Je vous promets que voir un Saoudien pompette c'est une des meilleures choses qui me soient arrivées dans la vie. Lui qui est d'habitude si calme, si poli et réservé.... il était dans l'état d'esprit parfait pour aller aux fêtes de Bayonne, sans déconner. Deux bières de plus et il oubliait que le jambon était haram.

Bref, ce n'était peut-être pas la soirée du siècle, mais qu'est-ce que j'ai pu rire !

 

Et puis vendredi, c'était mon anniversaire. J'ai décidé d'aller avec mes amis au Madison, un bar sympa pas très loin de chez moi (c'est à dire à 1h30 de métro, quoi). J'ai enfin pu boire LEGALEMENT pour la première fois depuis que je suis en Ontario (si vous me lisez et que vous êtes un agent de l'immigration canadienne, je déconne, évidemment). J'ai eu quelques cadeaux, aussi : un ou deux cocktails gracieusement offerts, une boîte de chocolats Godiva (je traîne ma réputation de chocoholic partout, il faut croire...), un bracelet kitschissime au possible offert par le saoudien (bon, c'est l'intention qui compte) et une réplique de la carte du monde à gratter que j'ai déjà à la maison, mais cette fois en différentes parties pour chaque continent, ce qui est génial puisque ça me permet de la trimballer partout (pas comme l'immense carte que j'ai, qui est un tout petit peu plus encombrante quand on déménage...)
Je suis rentrée chez moi vers 3h, j'ai geeké jusqu'à 4h, puis j'ai skypé ma copine Regina (rentrée au Mexique en décembre, souvenez-vous) à 5h du mat qui rentrait chez elle également. Une situation tout à fait normale, quoi... Je me suis endormie à 6h.

Puis je me suis réveillée à 10h, en pleine forme, car j'étais prête à aller au Pillow Fight (bataille d'oreiller géante). Quand on veut, on peut.

Le Pillow Fight, donc. 
Ce dernier a eu lieu au Nathan Philips Square (là où je passais toutes mes fins de soirées avec Regina), la grande place au pied de la mairie de Toronto. L'évènement facebook indiquait quelques règles : 
- Uniquement des oreillers doux, sans plumes
- Ne pas frapper les autres trop fort
- Retirer ses lunettes avant la bataille
- Pyjamas bienvenus

Une seule règle a été respectée : celle des pyjamas, évidemment.
J'y suis allée avec ma copine Iranienne-Russe-Turque, rencontrée au Starbucks deux semaines plus tôt. Au coup de sifflet, tout le monde a commencé à se taper dessus à coup de d'oreillers plus ou moins grands. Avec Bahareh, on s'est senties nettement désavantagées (c'est français, ça ?) d'un par notre petite taille, et de deux par la petite taille de nos oreillers. On a donc dû faire rugir notre côté masculin et frapper les autres de toute notre force à des endroits stratégiques pour essayer d'atteindre le même niveau de combat. Un vrai bordel !

C'était vraiment bien, marrant au début, mais quinze minutes de combat suffisent laaaaargement. Croyez-moi.

 

11101256_703178533125999_5131285118684003372_n

DSC00197

DSC00207

FullSizeRender (4)

 

 

Non, vous ne rêvez pas, il y a bien un mec qui est tranquillement monté sur l'arche pour... prendre des photos.

FullSizeRender (6)

Facts ;

1) Il a neigé avant-hier. Le 4 avril. Il a neigé le 4 avril. De la neige. Le 4 avril. En avril, de la neige. De la neige au printemps. 
EST-CE QU'IL N'Y A QUE MOI QUE CA CHOQUE ?



Voilà, c'était le seul fact car ça m'a tellement choquée et traumatisée que j'ai oublié tout le reste.

 

Cordialement,

Morgane, qui adorait la neige avant de venir au Canada mais qui commence à en avoir UN PEU marre.

 

 

 

22 mars 2015

Ski printanier

Hello hello !
Hier, c'était le premier jour du printemps. Et c'est bien connu, au printemps, les températures remontent, les fleurs apparaissent et on commence à lézarder en terrasse. Donc, j'ai décidé d'aller skier. Logique canadienne.

Avec Beatriz, Fernando et Ahmed, nous avons décidé d'aller à Snow Valley, qui se situe à 1h de Toronto (royal !). Après un réveil un peu difficile à 6h du mat un samedi matin (j'ai eu quelques désaccords avec mon réveil, comprenez-vous, mais on commence à régler nos problèmes petit à petit), je les ai rejoint à la station de métro d'Eglinton. Nous avons attendu le bus, et attendu, quand quelqu'un nous a finalement dit que c'était le bus jaune scolaire sur la droite. Au début, on s'est dit "waouh ! On va aller dans un yellow bus, comme des vrais ricains !". Hé bien maintenant je plains ces pauvres enfants qui doivent se cogner ce bus tous les matins. Premièrement, il empeste. Vraiment. J'ignore ce que c'est, peut-être les sièges, je n'en sais rien, mais OUI, les yellow buses PUENT littéralement. Deuxièmement, c'est le bus le plus inconfortable que j'ai eu l'occasion d'expérimenter (et pourtant j'ai passé un an à prendre la ligne 13 du métro parisien). Les sièges sont très hauts (impossible de parler à quelqu'un sans devoir se désartibuler volontairement et tenter de se mettre sur la pointe des pieds, spécialement quand on fait moins d'1m60), et les dossiers sont terriblement droits, ce qui m'a donné un mal de dos parfait pour commencer une journée au ski.

Autant dire qu'en arrivant à la station, j'étais déjà courbaturée. Nous sommes donc allées louer nos équipements (by the way je tiens à préciser que pour 94$ (=68€), était compris le trajet de Toronto à Snow Valley, la location de skis, chaussures de ski, casque, 1h de leçon pour ceux qui voulaient et un accès illimité à tous les télésièges de la station toute la journée), et s'est ensuite suivi une séance de photo pour Beatriz la vénézuélienne qui a découvert les joies du ski et dont la famille avait commandé au moins 8654568 photos de cette expérience inédite.

La matinée a été... pourrie niveau météo. Pas si froid, mais neigeux, et très, très venteux. Pas besoin de patiner pour arriver quelque part, le vent s'en chargeait. A midi, nous sommes allés manger au "Chalet souisse" (comprenez "châlet suisse"), et ça m'a fait mal au coeur de voir "burgers, fries, chips" au lieu de "tartiflette, fondue, raclette". Vraiment. Mais bon, on s'habitue à tout avec le temps... (ce qui ne m'empêchera pas à mon retour en France de manger la plus grosse tartiflette possible). 

Et vers 13h, le temps s'est éclairci. La neige a presque cessé, ne délivrant que des minuscules flocons qui au soleil, ressemblaient plus à des paillettes, et le soleil, donc, a sorti le bout de son nez. Il y avait quand même des nuages, ce qui ne nous laissait que de petits éclaircies, mais ce n'était pas plus mal car PERSONNE n'avait de lunettes de soleil. 

J'ai passé le début de l'après-midi à m'occuper de Beatriz qui arrivait à s'arrêter sur le côté en parallèle sans problème, mais était juste incapable de s'arrêter en chasse-neige. Où est la logique s'il vous plaît ? D'ailleurs, le chasse-neige s'appelle ici "pizza". Il faut croire que les canadiens qui ont découvert le ski ont d'abord remarqué que la technique de freinage du chasse-neige ressemblait à une part de pizza. Et après on s'étonne que je bouffe comme Pierre Mendès depuis que je suis au Canada. Non mais franchement...
J'ai donc donné des "cours" de ski à Beatriz (parce que oui, tout le monde sait que je suis la meilleure skieuse de France, c'est bien connu). Et aujourd'hui, j'ai reçu des milliers de merci de la part de sa mère et son père. Apparemment, elle leur a dit que j'étais la "meilleure professeur" et que je skiais "comme une pro". Note : Il faudrait que je pense à lui montrer à quoi ressemble un vrai skieur...

Lorsque j'ai senti que Beatriz était plus à l'aise sur la piste et pouvait se débrouiller seule, j'ai commencé à vraiment m'éclater et foncer un peu partout (la station était vraiment vide comparé aux Alpes), et c'était un réel plaisir. Mais je crois que les canadiens ont un problème au niveau de l'évaluation des difficultés. Alors que la piste verte, ouverte aux débutants, était vraiment dure au début pour des gens qui n'ont jamais skié auparavant, la piste noire que j'ai tenté de descendre faite, s'apparentait plus à une rouge (et pour être une vraie trouillarde du ski, je sais de quoi je parle... je n'aurais jamais tenté une noire dans les Alpes haha). Mais c'est resté une très bonne journée. 
J'avais vraiment oublié à quel point j'aimais le ski, et même si ça manquait de raclette, j'ai passé une excellente journée en ce début de printemps.

Nous sommes rentrés à Toronto épuisés physiquement (étant donné qu'on devait s'arrêter à 16h, avec Fernando on a dû speeder et descendre 4 pistes différentes en quinze minutes), mais ravis. Vraiment ravis.

 

DSC00145

DSC00147

DSC00155

DSC00161

DSC00173

 

 

 

Publicité
Publicité
10 mars 2015

Arepas & début du printemps (oui, oui)

Dimanche dernier (enfin, le dimanche d'avant), mes amis et moi avons décidé de nous retrouver pour une après-midi/soirée "arepas". Les arepas...?
C'est en fait une spécialité vénézuelienne (oui, je fréquente pas mal de vénézueliens en ce moment). Les arepas, ce sont des petits pains de maïs que l'on peut fourrer avec un peu de tout, mais généralement avec de la "reina pepiada", met délicieux à base d'avocat, poulet, coriandre et mayonnaise.
Nous avons donc trois vénézueliens qui ont débarqué à 16h avec leur poulet, leur maïs et leur guacamole pour régaler nos appétits. Nous avons alors cuisiné tous ensembles (attention, j'ai aidé à déchiqueter le poulet...tout en mangeant la moitié). On s'est donc retrouvés à une quizaine, dans une cuisine minuscule, tout heureux de pouvoir déguster quelque chose de nouveau dans la bonne humeur. 
Cette recette, si on veut la faire soi-même de A à Z, peut être assez longue à réaliser, mais ridiculement simple (la preuve : j'y ai participé et personne n'a été empoisonné). Donc avis à la populasse française : si vous trouvez des pains de maïs à Carrefour market, prévenez-moi. Ca m'intéresse.

DSC_0004

DSC_0008

 

Alejandro, Beatriz et Fernando, les chefs cuisto.
DSC_0013

 

Sinon, depuis une semaine, on sent nettement le printemps arriver. Un jour il a fait -5, je suis sortie sans écharpe et avec une seule paire de chaussettes. J'avais l'impression de sortir à poil. Et mercredi dernier, les températures sont passées au dessus de zéro pour la première fois depuis des mois (bon ok, ont ATTEINT zéro). La glace du lac Ontario commence à fondre (voir les photos plus bas), la météo indique des minimums de -3 et des maximums de...7!
Je sais que vous devez me prendre pour une folle, mais je vous promets que sortir dehors sans bonnet et s'apercevoir que le vent ne gifle plus votre peau aussi violemment qu'avant, c'est tellement agréable. Je peux sortir acheter à manger sans me recouvrir les trois quarts du visage. Le printemps arrive, et c'est tellement agréable.
Ce que j'aime à Toronto, en plus du fait que ce soit une ville lumineuse et assez ensoleillée (et oui), c'est qu'il y a vraiment quatre saisons bien distinctes. Tandis qu'à Paris, le climat est aussi bipolaire qu'une nana pendant ses règles (excusez-moi, mais c'est la métaphore qui collait le mieux à la réalité), ici il y a véritablement un cycle. Pour la première fois depuis des années, j'ai vraiment senti l'automne. Tous les arbres étaient pourpres, le sol recouvert de feuilles mortes L'hiver a été bien enneigé (et à vrai dire l'est toujours, les 40cm de neige du mois dernier n'ayant pas fondu malgré le réchauffement récent) et je sens que le printemps sera un vrai printemps. 
Je sens peu à peu mon départ approcher. D'un côté, j'ai une hâte folle. Hâte de retrouver mes proches. Hâte de revoir Paris car oui, cette belle ville me manque, au bout du compte. Mais d'un autre côté, j'ai la boule au ventre à l'idée de partir. Nous ne sommes qu'en mars, mais je sens déjà tout ce que ces derniers mois m'ont apporté. Et c'est incroyable. 

 

Facts :

  1. J'ai remarqué quand même que j'ai deux amis qui s'appellent respectivement Castro et Guevara. Je sais pas vraiment si je dois y voir un signe ou pas...

  2. J'ai eu l'occasion de voir pas mal de voitures sans plaques d'immatriculation. Genre la caisse se balade en ville comme ça, sans pression. C'est arrivé une bonne vingtaine de fois, et je cherche toujours l'explication.

  3. J'ai remarqué qu'ici, la nuit est toujours claire. Quand je me réveille à 3h du matin et que je regarde par ma fenêtre, je distingue tout avec netteté, alors qu'il n'y a aucun éclairage (c'est un parc et un terrain vague). Peut-être est-ce le fait d'être dans une ville nordique ?

  4. Alors au Canada, il n'y a pas de pièces de 1cent, ni de 2cents. Donc en gros, si ton café coûte 2$46, et bien tu donnes 2$50 et on ne te rend pas la monnaie. Enfoirés de capitalistes.

  5. Je crois bien que la neige canadienne est salée. En effet, à chaque fois que j'ai eu l'occasion d'avoir de la neige sur mes boots noires (tous les jours, donc), elles ont gardé une trace blanche, comme si je les avais trempées dans de l'eau de mer. J'ai beau les nettoyer tous les soirs, rien à faire, chaque nouveau détour dans la neige les resalissent.

 

FullSizeRender (2)

 

 

"Posé sur la glace avec mes potos mouettes"

FullSizeRender (3)

FullSizeRender (5)

 

 

24 février 2015

Routine hivernale & "Tu sais que tu vis au Canada quand..."

Certes, ce titre fait un peu titre de blogeuse/youtubeuse beauté. Mais que nenni !

Je sais que je parle souvent du froid, je dois vous bassiner avec, mais cela fait partie intégrante de ma vie en ce moment. Mes gestes et réflexes sont rythmés par le froid de l'extérieur. Celui-ci modifie complètement les habitudes que l'on peut avoir.
Pour commencer, il fait entre -7 et -24 tous les jours. Mais le pire, c'est le vent. Toronto est une ville très venteuse, surtout près du lac, où l'air est définitivement glacial. J'ai déjà eu moins froid en sortant par -20 degrés et sans la moindre brise, que par un après-midi venteux par -10.
La plupart du temps, j'ai l'impression de devoir me lancer un challenge à moi-même : recouvrir le plus grand pourcentage de la surface de ma peau. Les jours les plus froids, tout ce qu'on peut apercevoir de moi sont mes yeux. Je descends mon bonnet sous mes sourcils et remonte mon écharpe jusqu'au niveau de mes cernes, ce qui me donne légèrement un air de terroriste. On aurait des problèmes si l'hiver était aussi froid en France, croyez-moi.
Le plus dur avec le vent, c'est que ça fait mal. Je ne plaisante pas. Même avec mon bonnet, je peux le sentir sur mon front, et marcher cinq petites minutes suffisent à me donner un mal de crâne. J'ai remarqué qu'auparavant, lorsque j'avais froid, c'était principalement dû à mes pieds ou bien à ma tête ; sauf que ça, on peut les couvrir autant qu'on veut. Difficile de couvrir son visage, et pourtant c'est souvent nécessaire. 

Je ne veux pas faire de jaloux, mais à Toronto, on a des déneigeuses de compet'. Le genre de camion qui fait six mètres de long, avec des engins partout. Parfois on se croirait dans Bob le Bricoleur, je vous jure. 

Si il y a quelque chose qui rend l'hiver magique, ce sont les stalagtites. Elles ornent les maisons et les bâtiments comme des décorations de Noël qu'on aurait oubliées. Je n'ai malheureusement aucun photo potable qui les mettent en valeur, mais je vous promets que de temps en temps, on se croirait presque dans la Reine des Neiges. 

En revanche, le lac Ontario (laissez-moi vous rappeler les dimensions : presque 19 000 km2 [je n'ai pas trouvé le petit 2 de "mètre carré" sur mon clavier, désolée]) a fini par geler. On peut marcher dessus, à côté des bateaux qui galèrent un petit peu pour bouger, l'air de rien. C'est assez extraordinaire.

Samedi après-midi, j'ai pu assister à quelque chose de plutôt comique : j'étais dans ma chambre, quand j'ai soudainement vu un homme par la fenêtre, dans le parc pour enfants à côté de ma maison. Il avançait d'une manière étrange. Je trouvais ça bizarre... puis j'ai remarqué qu'il faisait du ski de fond. Donc le mec se dit "bon je vais amener les enfants au parc chérie, tu sais où j'ai mis mes skis ?".
Je ne vous cache pas que j'ai eu un fou rire.

L'autre jour, je suis tombée sur une photo sur facebook qui indiquait la température du Pôle Nord actuellement. Elle était de -13 degrés. J'ai décidé de checker la météo de mon téléphone. Bon, bah à Toronto, il fait plus froid qu'au Pôle Nord. Le père Noël devrait penser à émigrer.

 

Il y a quelques jours, j'ai publié sur Facebook un statut sur ce que l'on vit forcément si on habite au Canada, et spécialement à Toronto, que tous mes contacts tonrontois ont approuvé.
Dans ma grande bonté, je vous le traduis ici :

"Tu sais que tu vis au Canada quand :

- Tu sens le printemps arriver alors qu'il fait -7
- Tu n'as pas vu la pluie depuis le début du mois de Novembre
- Tu dépenses 40$ dans DEUX paires de chaussettes (histoire vraie, mon porte-monnaie ne m'a toujours pas pardonnée)
- Tu as au moins six écharpes, et tu les utilises TOUTES pour différentes situations
- Tu découvres que les pneus de vélo peuvent être équipés pour la neige (ai-je mentionné que j'ai même vu une femme avec des chaînes de chaussures une fois ?)
- Quand tu veux acheter quelque chose, la caissière te demande "crédit ou débit ?" (Note : je sais aujourd'hui qu'avec ma mastercard je dois répondre "credit", alors qu'avec une visa la bonne réponse est "debit", mais je ne sais toujours pas à quoi cela correspond)
- Tu sais que les écureuils torontois sont les pigeons parisiens 
- Tu sais que tu peux compter sur le service 24h/24h de Pizza Pizza si tu as la dalle à quatre heures du mat'
- L'alcool est aussi cher que le caviar (et tu es obligé d'en acheter dans les liquor stores, ici le p'tit arabe du coin n'existe pas)
- Tu veux flinguer quelqu'un quand tu réalises que le prix donné en magasin est le prix avant la taxe
- Tu veux TE flinguer quand ça t'arrive encore alors que tu es là depuis six mois (ou même dix ans)
- Tu ne trouves jamais de bon fromage
- Tu ne vois pas beaucoup de gens fumer de cigarettes, en revanche tu peux sentir l'odeur de substances étranges à presque chaque coin de rue (où est la logique ?)
- Tu sais qu'au Mcdonald's, les frites sont bien meilleures qu'en Europe, en revanche les nuggets craignent (et la sauce barbecue n'est pas une vraie sauce barbecue)

Sur ce, je vous laisse avec quelques photos !

FullSizeRender (1)

FullSizeRender (2)

IMG_6702

16 février 2015

Toronto Black Film Festival

Il y a un mois, mon école nous a distribué des flyers du Toronto Black Film Festival. Ce festival, donc, est annuel et a pour but de représenter et célébrer la culture noire dans le cinéma. Les flyers disaient que des bénévoles étaient les bienvenus. Alors avec Beatriz (Venezuela), Wzdrnefybdw (Corée, je connais uniquement la première lettre de son prénom), Joao & Amanda (Brésil), Fernando (Venezuela) et quelques autres, nous avons décidé d'être bénévoles.

Le festival a donc commencé le mardi. Nous avons eu d'abord droit à des super tee-shirts à l'effigie du TBFF (les initiales du festival), avant de nous voir attribuer nos rôles. Rish (Inde) et moi avons donc été chargés de contrôler l'arrivée et l'accès des VIP au cocktail de la soirée d'ouverture. 
Certes, nous sommes restés debout pendant près de 2h et demi, mais nous avons vu du beau monde... à commencer par un homme d'un soixantaine d'années un peu bourré que tout le monde connaissait et qui est arrivé en nous disant d'une voix pâteuse "Hey guys, can I go ? I'm famous". Jetant un coup d'oeil à Fabienne, la confondatrice du festival qui me faisait signe de la tête, nous l'avons laissé passer.
Ainsi nous avons vu des acteurs, des réalisateurs, des journalistes, et j'ai même eu l'honneur de mettre un bracelet VIP au poignet de Yasmin Warsame (mannequin canadienne/somalienne). Ces deux heures ont vraiment été sympa ; on a rencontré des gens, on a fait notre job, on a beaucoup ri. (je ne sais jamais s'il y a un "t" à "ri"...)

Sur notre gauche, tous les invités se faisaient prendre en photo sur le tapis rouge. Vers 20h, Joyce, la coordinatrice du festival, nous a glissé un "Quand la projection aura commencé, on fera des photos sur le tapis rouge avec vous !".
Chose promise, chose dûe...

FullSizeRender (2)

FullSizeRender (3)

 

Ainsi, presque tous les jours de la semaine je suis retournée au festival.
Le samedi soir était un hommage à Bill Cobbs. Si vous ne connaissez pas son nom, vous connaissez sûrement sa tête et l'avez peut-être déjà vu au cinéma (il me semble qu'il a joué dans plus de 160 films...). Comme je le disais, ce soir-là était en son honneur et un award lui a été remis.
Il est arrivé vers 19h. Je vous avoue que lorsque je l'ai vu, poussé dans sa chaise roulante, et clairement vieilli, j'ai eu un petit pincement au coeur et avec Beatriz on s'est demandé si finalement c'était une bonne idée d'aller demander une photo avec lui.
Peu avant la projection, il s'est levé de son fauteuil roulant pour aller faire les fameuses photos red carpet. Beatriz et moi nous sommes approchées timidement, pour le prendre en photo de loin. Et là, Joyce s'est exclamée et nous a dit "Venez les filles, venez prendre une photo avec lui !". On n'en revenait pas. Nous avons donc été prises en photo par une dizaine de journalistes aux côtés de Bill Cobbs, qui malgré sa vieillesse, est l'un des hommes les plus souriants que j'ai jamais rencontré. A la fin, nous l'avons remercié et il a ri en disant "C'est moi qui vous remercie !".
Peu après, tout le monde est entrée dans la salle pour la projection du film Una Vida (que je conseille), et Cobbs a donc reçu son award et tenu un discours. Dans 30% du discours, il a remercié tous les volontaires qui, je cite, ne "reçoivent rien pour leur travail si ce n'est que l'expérience de cotoyer ce fantastique milieu". Adorable, je vous dis.
Lorsque la projection a commencé , Emile, le fondateur du festival, est venu à notre table avec la récompense de Cobbs dans les mains en disant "J'ai besoin que vous gardiez ceci le temps du film. Faites très attention, s'il vous plaît !"
Et si on m'avait dit il y a une semaine que je garderai l'award de Bill Cobbs dans mon sac à main pendant 2h, je ne l'aurais jamais cru !

Hier soir, la soirée de clotûre a eu lieu au Revival, un bar dans l'ouest de la ville, à Little Italy. Tous les bénévoles y étaient invités, ce qu'on a tous vraiment trouvé sympa. Et du coup, mister Cobbs s'est ramené vers 22h, et j'ai eu une autre photo avec lui. Nous avons parlé avec lui pendant dix minutes, nous avons blagué. Il nous a dit à quel point il s'estimait chanceux de pouvoir faire un métier si formidable. Malgré ses rides et le peu de lumière dans la pièce, on pouvait nettement voir l'enchantement sur son visage.
80 ans, et heureux comme un gosse.

Pour conclure, ce festival a été une expérience formidable. J'ai rencontré beaucoup de gens dont des volontaires, on s'est tous super bien entendus. Nous avons passé une semaine à rire et à se demander à quelle heure les sandwichs allaient arriver. 
C'est prévu qu'on se revoit tous la semaine prochaine.
Je vais essayer d'être volontaire dans un autre festival.
J'ai entendu parler du Hot Docs Festival.
Il paraît que les bénévoles ont droit à du pop-corn gratuit.

L'équipe de guerriers

10978524_641310609307668_1923691069851535447_n

 

De gauche à droite : Beatriz, Wuzfderiuefrnefeu, une fille canon, Fernando, Joao, et Jules au milieu

10995889_641335732638489_1911239098087353758_n

 

Fabienne Colas, cofondatrice du Festival, et Bill Cobbs avec son bel awardFullSizeRender (5)

Soirée de clôture avec notre nouveau meilleur pote (ça ne se voit pas sur la photo, mais j'étais très très très heureuse)

FullSizeRender (6)

 

 

Petit bonus : étant donné que ça fait plusieurs semaines que la neige est là, on a décidé d'en profiter et de se faire un nouvel ami.
Enfin, une nouvelle amie, car c'est en fait une bonhommette de neige. Ca ne se voit pas, mais elle a des hanches. Elle est plutôt bonne, en fait.
Je dois dire qu'on étaient assez fiers de notre boulot.
10970175_10204982572037841_2105040100_o

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

4 février 2015

Toronto Raptors & Tempête de neige

Après des mois de pression sociale, je suis enfin allée voir un match de sport typique canadien. J'aurais bien voulu voir les Maple Leafs (hockey sur glace), mais les billets les plus cheap sont à 80$... on attendra un peu !
Je suis donc allée voir les Raptors.
Non, non, pas les dinosaures (je te vois venir Salomé), mais le basket.
Alors oui, nous étions au tout dernier rang. Oui, la seule chose dernière nous était le mur. Non, nous n'avons pas vu Drake (parrain de l'équipe et rappeur du 21ème siècle ; petite précision pour mes grands-parents...voire mes parents). Mais c'était top.
Etant donné que ce soir-là, notre chère équipe torontoise jouait contre les Kings de Sacramento, nous avons eu droit à l'hymne Américaine puis Canadienne, tout ça a capella, résonnant dans tout le stade. Je dois avouer que c'était la première fois que je voyais un match de basket autre qu'à la télé, et ça n'a rien à voir. Je n'ai jamais vu une telle concentration de gens de bonne humeur. Entre les rires, les encouragements et les "Let's go Raptors", tout le monde était à fond, mes amis et moi compris !
Bon, certes, on soutenait à fond Toronto, mais c'est surtout que... Si les Raptors gagnaient avec plus de 100 points, Pizza Pizza offrait une part de pizza gratuite à tous ceux présents dans le stade. Il suffisait de se présenter à Pizza Pizza le lendemain muni de notre billet. Nous avions donc une raison tout à fait honorable de supporter les Raptors.
Finalement, ces derniers ne nous ont pas déçus, et ont brillamment écrasé l'ennemi avec plus de 100 points et ainsi permis à toute une foule de supporters affamés de se nourrir. Quoi ? J'essaye d'être objective, je vous jure !

DSC00090

DSC00098

DSC00103

 

 

Lundi matin, je me suis réveillée un peu avant 7h. 
Je check la météo de mon téléphone, et voit -7 degrés.
Le printemps, quoi.

Mais la description m'attire. "Snow storm". Euh, comment ça, snow storm ? 
Je regarde ma fenêtre, et effectivement il y avait de la neige. Comme à chaque fois qu'il neige (c'est-à-dire au moins une fois par semaine), je suis heureuse comme une gosse. Je me prépare donc avant de sortir.
Sur le pallier de ma porte, je me rends compte qu'il neige toujours, et en quantité. Je descends les marches, et au moment de poser le pied par terre, je manque de me casser la figure...et pour cause, j'avais de la neige jusqu'aux genoux !
Je ne m'étais même pas rendue compte qu'il y avait une quarantaine de centimètres en sortant. J'ai donc marché (enfin, rampé) jusqu'à mon arrêt de bus, difficilement, mais avec un émerveillement non caché. J'ai dû marcher sur la route pour pouvoir avancer, parce que bon, je n'avais plus "que" de la neige aux mi-mollets, tout de même. 
A midi, le ciel s'est dégagé et nous avons eu droit à une météo splendide. Cette journée a été magnifique.
J'ai pris quelques photos en fin d'après-midi, quand la neige était déjà un peu moins présente. J'ai voulu attraper le coucher de soleil, mais je l'ai manqué de peu et je m'en veux énormément...

DSC_0004

DSC_0006DSC_0017DSC_0022Vous ne me croyez toujours pas ?DSC_0035

DSC_0040

DSC_0048

DSC_0054

 

DSC_0057DSC_0052

 

Facts ;

1) J'ai pour la première fois clairement remarqué que mon niveau en compréhension progresse : je commence à comprendre certaines paroles d'Eminem, et ça, c'est la classe.

2) Mais je reste quand même une burne qui est incapable de comprendre le mot "receipt" quand on me le dit ("reçu").

3) On dit les américains très patriotes, mais ce n'est RIEN comparé aux canadiens. Ici, toute marque étrangère, toute chose est canadisée. Par exemple dans le "M" de McDonalds, il y a une feuille d'érable rouge. Est-ce qu'on fout des tours Eiffel partout, nous ?

4) Toronto est clairement plus froide que Paris, vous l'aurez compris. Cependant, elle a de bien meilleures relations avec le soleil.
C'est rare de passer une journée sans la moindre éclaircie. Généralement, s'il fait gris le matin, quand je sors déjeuner à midi, tout est ensoleillé. Et on va pas se mentir, c'est quand même super cool.

5) Aujourd'hui, j'étais dans un magasin, et au moment de payer, la caissière me demande si je viens du Brésil. Du BRESIL. Comment est-ce possible de confondre le bon accent franchouillard avec l'accent brésilien ? Soit j'étais en train de fredonner "Samba de Janeiro" dans le magasin peu avant, soit j'ai vraiment un accent merdique.

6) En parlant de brésilien, j'ai un ami qui vient du Brésil et qui se prénomme Joao (il faut rajouter une petite vague sur le "a" mais mon clavier ne coopère pas). Quand on lui a demandé à quoi servait cette vague, justement, il nous a répondu que ça changeait la prononciation. Et là, il nous sort : "vous connaissez Star Wars ? Vous voyez le bruit que font les sabres laser ? Djzon, djzon. Bah voilà, c'est comme ça qu'on prononce mon prénom."
#HistoireVraie

7) Le Canada est une belle leçon d'honnêté. Sérieux, j'invite quelques parisiens (voire les 2 millions) à venir faire une cure. Je n'entends jamais parler de vol. A la patinoire, les gens laissent leurs sacs sur le côté. Dans le métro, si tu perds ton porte-feuille, les gens le rapportent à la TTC. Si tu fais tomber un billet par terre, on te court après pour le rendre. C'est incroyable. Et sans parler des vols, Toronto est une des villes les plus sûres du monde, et je vous promets que ça change la vie, surtout en tant que fille. Pouvoir rentrer chez soi seule sans devoir passer par la rue des Sablons dont l'éclairage est parfois défaillant, c'est un luxe auquel on a droit ici. De plus, il existe une règle dans la TTC (la seule bonne décision de cette compagnie de m****) : entre 22h et 5h du matin, on a le droit de demander au chauffeur de bus de s'arrêter pour nous déposer à n'importe quel endroit de son itinéraire, même entre les différents stops.
Enfin, le taux d'homicide à Toronto est de 1,54 meurtres pour 100 000 habitants, quand celui de New-York s'élève à 6,4 et celui de Chicago à plus de 15.

8) Le seul endroit craignos de la ville est un quartier du nord-ouest, où circulent armes et drogues. Si tu es vu là-bas, c'est que soit tu vas acheter ta dose, soit tu vas acheter un flingue. Il n'y a rien d'autre là-bas.

9) Enfin hier, avec Alex, un des profs de l'école, nous avons parlé de l'accent canadien. Comme vous le savez (ou pas), l'accent canadien est proche de l'américain. Je ne pense pas que je sois capable de les distinguer, à moins qu'on me présente un ricain du Texas. Là, je devrais pas avoir trop de problèmes. En fait, je pense que la différence canadien/américain est comparable à celle entre la France et la Belgique. En France, entourée de français, je ne distingue pas forcément un belge. Mais en Belgique, je saurais retrouver le français du groupe. C'est du moins ce que ressent Alex.
+ : j'ai remarqué que les Canadiens ne disent pas "ain't", et ajoutent souvent "eh" à la fin de leurs phrases (les Américains les charrient souvent là-dessus)

 

 

 

 

 

 

 

25 janvier 2015

Froid, hiver, glagla, froid, hiver, glagla, froid, hiver, glagla...

Bon, après un dernier post un peu spécial, reprenons les bonnes habitudes !


Il est vrai qu'en décembre, j'avais hâte de partir à Istanbul. Une fois là-bas je ne voulais vraiment pas partir, et si il n'y avait pas eu la perspective du nouvel an à Montréal, je crois que j'aurais même été un peu déprimée. Mais finalement, quand je suis rentrée à Toronto, ça m'a fait du bien. Vous savez, cette sensation de retrouver son chez-soi, après avoir passé quelques jours de l'autre côté du globe. 
Je commence à m'approprier la ville, à l'aimer. A la connaître, à connaître ses habitants, ses bons côtés et ses mauvais. Je me l'approprie, oui. Le moindre petit truc me fait sourire : des enfants qui rient dans le métro, des gens qui offrent un café à un sans-abri.

Même si je m'émerveille chaque jour, l'hiver commence à être long. Après avoir dépassé la barre des -20 degrés il y a deux semaines, je me suis dit que c'est bon, je pouvais mourir en paix. Un an dans un des pays les plus chauds du monde, maintenant un an dans l'un des plus froids, je peux revendiquer le fait d'avoir traversé plus de 60 degrés de différence ! Mais bon, ici, l'hiver a commencé fin octobre, et oui, c'est un peu long. Il y a des jours où j'oublie le froid, je sors en converses et petite écharpe par -5 degrés, parce que oui, -5 degrés, je vous promets que ça n'est pas si froid que ça. Mais il y d'autres jours, quand je dois rester dehors un peu plus longtemps, où j'ai vraiment du mal, spécialement le midi, avant de manger. Quand tu ne peux pas sortir une minute sans que tes mains gèlent (et tes cheveux par la même occas, voir photo plus bas), je vous promets que ça rend casanier n'importe qui. Mais bon, le bon point c'est que, les rares jours où par hasard, on passe de -15 à -2, même 1 degré, tout paraît plus chaud. On peut sortir sans sentir le vent fouetter notre visage. Toronto est une ville très venteuse, ce qui signifie que les ressentis chutent très vite, et surtout, que sortir à l'extérieur fait mal au visage, réellement. Je songe sérieusement à acheter une cagoule.

Mes réveils sont difficiles. Paradoxalement, parce que je dors bien en ce moment, et que j'ai toujours eu beaucoup de mal à me réveiller lorsque je dors profondémment. Surtout si je sais que je dois prendre 10 minutes pour enfiler toutes mes couches de vêtements et affronter le froid et leverglas. (parce que oui, le verglas canadien n'a RIEN à voir avec celui de Paris : ici, c'est clairement une seconde couche de béton)

Je trouve des points communs entre le Canada et les Emirats : en effet, c'est une terre d'accueil incroyable. Aux émirats, la population d'émiriens s'élève à 20%. A Toronto, la moitié des habitants est née à l'étranger. Dans le métro, il y a la colonne des journaux en anglais, et celle des journaux en chinois. De la même manière que tous mes amis des émirats (français, libanais...) considèrent Abu Dhabi comme leur hometown, ici Toronto est comme la mère de chacun. Le métro illustre cette diversité plus qu'ailleurs, même si il y a vraiment BEAUCOUP de chinois, plus que d'autres origines.

 

FullSizeRender (2)

Oui, mes cheveux gèlent après 25 secondes passées dehors...

FullSizeRender (3)

FullSizeRender (4)

 

 

 

Ca c'est pour toi maman, je suis sûre que tu aurais adoré ce magasin ;)IMG_5913

IMG_5972

 

Facts ;

1) Les canadiens ont une agaçante manie à te faire la conversation n'importe quand, à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Alors comme ça, ça a l'air cool, soit. Mais je vous promets que quand il est 20h, que tu es fatiguée, et que tu vas acheter un pot de crème hydratante parce que t'en as plus, et qu'au moment de demander à la cassière du magasin où se trouve le-dit pot, elle te fait "hi there, how are you ? What's up ?" SANS ATTENDRE DE REPONSE, c'est assez lourd.
Je dois passer pour la nana la plus antipathique du monde.

2) J'ai remarqué qu'il y a énormément de gens avec des tablettes de lecture, style Kindle, dans le métro. Mais genre, beaucoup, beaucoup. Partout. Y'en a autant que les téléphones.

3) J'ai vu pour la première fois de ma vie des chaînes de chaussures. Je sais pas comment appeler ça autrement. En gros, c'est la réplique parfaite des chaines à neige pour les pneus de voiture, mais verison chaussure. Quand j'ai vu ça, j'ai halluciné. Une heure après, je me suis cassée la figure dans la neige. Les chaines à chaussures, c'est peut-être pas si mal, au fond.

 

9 janvier 2015

Cher Charlie

Aujourd'hui, nous sommes le jeudi 8 janvier 2015.
Chez moi il est 19h, tandis qu'à Paris, il est déjà une heure du matin.


Paris. La ville qui m'a accueillie pendant huit ans a été blessée hier. Des dessinateurs, des journalistes, des policiers et même un entretien de ménage ayant choisi le pire moment pour passer le balai ont été abattus de sang froid par deux hommes cagoulés et armés. Deux hommes qui ne semblent pas avoir lu le Coran de la même manière que les autres, et qui ne semblent pas avoir compris ce passage : « Celui qui tue une âme innocente, c'est comme s'il avait tué l'humanité entière, et celui qui sauve une âme, c'est comme s'il avait sauvé l'humanité entière » (52/32)

Peut-être considèrent-ils que ces victimes n'étaient pas innocentes ? Qu'elles n'avaient pas d'amour à donner, à recevoir, qu'elles n'avaient ni famille ni amis ? Laissez-moi vous dire une chose. Si tu tues ton semblable aussi froidement, c 'est alors que tu es incapable d'aimer. Et je suis désolée pour toi.

 

■ Je vais donc d'abord commencer par m'adresser aux deux responsables de ce massacre.
Vous me dégoûtez.
J'ai d'abord ressenti de la haine à votre égard. Assassiner si lâchement un policier déjà mourant m'a glacialement rappelé un homme qui, bientôt trois ans auparavant, avait pris une fillette par les cheveux et lui avait tiré une balle dans la tête. Vous pensez que cet homme était un héros ? Vous l'admiriez, peut-être ? Sachez qu'à présent, je ressens de la pitié envers vous. De la pitié, car vous semblez ignorer ce qu'est réellement l'amour de Dieu, vous semblez ignorer que vous vous êtes attaqués à plus gros que vous-mêmes, et pour finir vous ignorez clairement à quel point vous êtes la honte de l'Islam, au moins tout autant que l'était le Ku Klux Klan pour la chrétienté. Vous pensez avoir obtenu une entrée pour le paradis ? Mais aucun paradis, d'aucune religion, ne vous sera jamais ouvert. Jamais.

Ensuite, il est vrai que vous avez atteint votre but premier et tué douze innocents. Cependant, vous avez raté votre coup. Vous vous êtes loupés. Au lieu de diviser et d'affaiblir notre pays, comme ça avait été massivement le cas lors de l'affaire Merah, vous l'avez rendu plus fort que jamais. Vous avez donné à Charlie Hebdo plus de crédit qu'il n'en n'aurait jamais eu sans votre acte odieux.

■ Cela m'amène à présent à m'adresser aux français. Soeurs, frères, parents, amis, voisins, nous sommes tous contraints aujourd'hui de faire face à un événement tragique qui nous dépasse tous.
Comme certains ont déjà pu le remarquer sur les réseaux sociaux que je fréquente, je suis fière de vous. Je suis tellement fière de ce que vous avez été capables de faire mercredi soir, des messages de soutien et de compassion autant envers les victimes qu'envers la communauté musulmane que vous avez été capables d'écrire. Alors certes, il reste des gens pour qui le gène de la connerie est toujours présent. Mais vous avez réussi à prouver que nous avions tous tiré des leçons depuis mars 2012. Ne nous voilons pas la face : le français n'est pas patriotique. Mais quand je vois mes amis pour qui, jusqu'à mercredi dernier, les valeurs républicaines et de la liberté n'avaient pas grand sens et considéraient ça comme acquis, mes amis qui se souciaient peu de l'actualité, qui se sentaient français uniquement car c'est écrit sur notre passeport, se lever aujourd'hui au nom de la France et de ses morts, brandir des crayons et des bougies au nom de notre pays, et bien oui, je comprends que l'on a appris. Je connaissais même des gens qui n'étaient pas fiers d'être français, ou bien qui ne se sentaient pas français car certaines mentalités les en empêchaient. Et aujourd'hui, ils se joignent aux autres, prient pour nos morts, participent à la Marche Républicaine organisée samedi sur facebook.
Je crois que c'est dans ce genre de moment que c'est le plus dur d'être à l'étranger. Je vois mon pays, celui qui m'a vu naître et m'a élevée, être attaqué. Et ne rien pouvoir faire, qui plus est en étant à l'autre bout de l'Atlantique, ça me rend dingue. Mais vous avez tous pris le relais. Vous m'avez rendue fière de vous, à un point que vous n'imaginez pas. Grâce à vous, nous avons l'occasion de prouver que les français aiment leur pays encore plus qu'ils aiment faire grève.
Ce matin, j'étais dans le journal de Toronto. En effet, à Toronto aussi la communauté française s'est rassemblée à 18h, et j'en faisais partie. Une petite photo de moi, sur le côté de la page, tenant une bougie et une malheureuse feuille de papier où j'avais écrit « Nous sommes Charlie ». Dans cet article, j'ai relevé deux éléments touchants :

« The French are often mocked for their love of a good strike, for making sport of demonstrations. But on this night, I, a former Toronto resident living in Paris, finally got a taste of the power of assembly, and perhaps a better appreciation of the French psyche »
« Les Français sont souvent moqués pour leur amour d'une bonne grève, pour faire des manifestions un sport. Mais cette nuit, moi, un ancien résident de Toronto vivant à Paris, ai finalement pu goûter au pouvoir du rassemblement, et peut-être une meilleure appréciation de l'esprit Français. »

 

« Until last night, I didn't know it was possible for a gathering numbering in thousands to be so quiet. »

« Jusqu'à la nuit dernière, je ne savais pas que c'était possible pour un rassemblement se comptant en milliers de gens d'être si calme. »

 

C'est à cela que je pense lorsque je parle de fierté.


■ Enfin, je vais maintenant parler aux non-français.

Je sais ce que vous ressentez. Vous êtes attristés, car en effet il s'agit d'un événement tragique. Vous exprimez pour certains votre soutien. Mais vous ne ressentez pas tout ce que l'on ressent. Je le sais car c'est ainsi que nous vivons tous les évènements lorsqu'ils se passent à l'étranger. Le conflit à Gaza cet été m'a mise hors de moi. J'étais peinée, outrée. Je me levais en faveur de la paix. Mais aujourd'hui, mon pays et mes proches ont été pris pour cible. Et je vous assure que ce sentiment, quelque soit le nombre de morts, est infiniment plus fort et plus intense. Aujourd'hui, j'ose à peine imaginer ce qu'éprouve le Yémen qui, le même jour que nous avons perdu douze personnes, ont dû enterrer trente-sept cadavres. Ma douleur et mon indignation sont immenses. Alors, tenez d'imaginer ce qu'eux, doivent ressentir.
Certains diront que c'est ridicule de se mobiliser autant pour son pays, d'être si touché. Vous voulez que je vous dise ? La vérité, c'est que ce matin, au moment où j'ai vu la couverture du Métro Toronto qui montrait une photo de vous tous place de la République brandissant un « Not Afraid », j'ai éclaté en sanglots. Non, ça je ne l'ai pas partagé sur les réseaux sociaux. Mais je n'ai pas honte. Je suis brisée qu'une telle chose ait pu arriver dans mon pays, où nous pensions que les Droits de l'Homme étaient acquis. Mais plus que brisée, je suis bouleversée par toutes ces manifestations de compassion à Paris... mais également dans le monde entier. Je pense parler au nom de tous les Français en disant que nous sommes émus et touchés par toutes ces démonstrations : que cela parte du hashtag #JeSuisCharlie sur Twitter pour se retrouver en grand sur les écrans de Times Square, en passant par tous vos témoignages à voix haute à la télévision comme dans les journaux, ça n'a pas de prix... Et je vous en remercie.
Mais à présent, ayez conscience que cela peut arriver dans votre pays, dans votre ville, dans votre rue. C'est arrivé dans le mien. Pourquoi pas le vôtre ?
Il est vrai qu'en ce qui concerne Charlie Hebdo, ce qui est arrivé était prévisible. Nous ne pouvons pas dire que c'était quelque chose d’inattendu, sans raison, car un journal provocateur risque toujours sa peau. Cependant, lorsque cela fini par se passer, je vous assure que c'est complètement différent. Ils nous ont coupé le souffle. En tant que patrie, nous souffrons, alors essayez d'imaginer la douleur de ceux qui ont été touchés en particulier : les familles, les amis, les proches... Cela peut vous arriver, et l'ignorance ne fera qu'alourdir votre surprise et votre peine si jamais cela se passe.
Souvenez-vous de ça : la prochaine fois, ce ne sera pas Charlie Hebdo.

 

Pour conclure, je vais encore une fois vous dire merci. Vous qui m'avez lue jusqu'au bout, qui avez fait l'effort de vous intéresser à ce qui se passe. Vous qui m'envoyez des messages en me demandant si mes proches en France vont bien. Vous qui m'envoyez des messages depuis la France pour me dire que vous êtes fiers de moi. Vous n'imaginez même pas à quel point cela m'a bouleversée. Parce que me lever et me mobiliser pour mon pays, de là où je vis, c'était le minimum que je pouvais faire.

 

FullSizeRender (1)

FullSizeRender

Rassemblement d'hier soir

Drapeau français flottant devant la mairie de Toronto

Nous avons eu douze morts.
Nous avons 66 millions de blessés.
Et n'oubliez pas : de la France jusqu'en Inde, du Canada jusqu'en Australie, de l'Afrique jusqu'en Chine, nous sommes tous Charlie.

 

« Ce soir la Turquie a revêtu un manteau blanc des flocons de neige charriés par le vent.
Ce soir la France a revêtu un manteau rouge du sang des hommes châtiés par l'ignorance.
Je suis blême de douleur.
Je suis rouge de colère.
Et dans mon sang coule de la glace.
Je suis Charlie. »

 

 

Jean Cabut, Georges Wolinski, Stéphan Charbonnier, Bernard Verlhac, Philippe Honoré, Bernard Maris, Elsa Cayat, Franck Brinsolaro, Ahmed Merabet, Frédéric Boisseau, Michel Renaud, Mustapha Ourrad.

Je suis désolée.  

4 janvier 2015

Retour au Canada et Nouvel an à Montréal

Après presque 3 semaines d'absence, me revoici !

(j'avoue, j'ai surtout cédé à la pression de mes proches...)

 

J'ai donc passé 10 jours à Istanbul, où j'ai fêté Noël avec ma famille. Je suis rentrée à Toronto le 29 décembre, pour repartir le 30 à Montréal... oui, ça a été un peu mouvementé. Surtout au départ d'Istanbul. Je m'explique (et me plains par la même occasion, sinon c'est pas drôle) :

 

Arrivée à l'aéroport d'Atatürk avec mes parents et mon grand-père, je vais m'enregistrer. Je demande à l'hôtesse si c'est possible d'avoir une fenêtre près du hublot. Elle me répond sans me regarder « fule-flayte ». Je la regarde bizarrement, lui demande de répéter. Ah, full flight. Sur ce, je ne comprends pas, lui demande comment c'est possible, j'ai mon billet, j'ai payé, donc vous dites que je ne vais pas embarquer sur le vol que j'ai réservé, etc... J'appelle mon père à la rescousse qui lui repose la même question, et l'hôtesse nous répond avec le même accent turc « fule-flayte ». Là, on argumente, mon père se plaint de leur surbooking (cela signifie que la Turkish Airlines avait vendu plus de billets qu'elle n'avait de places). Sur ce, Madame Fule-Flayte nous envoie dans un espèce de comptoir des plaintes où on reste un temps interminable.
Là, une autre hôtesse (avec un meilleur accent) nous réeplique la situation, nous fait patienter, nous dit que je peux prendre le vol du lendemain. Aha, bah oui, bien sûr, et pourquoi pas celui du mois prochain ? J'avais de toute façon déjà payé mon voyage pour Montréal, je devais arriver à Toronto ce soir-là. Puis elle nous dit ensuite qu'il y a un vol à 15h (le mien était à 13h40) et que PEUT-ETRE, si on trouve une bonne âme qui me cède sa place, je pourrai embarquer. Là, je sens la fumée monter en moi, mais mon père me fait signe de me calmer. Et puis, je réalise que le vol de 15h a été retardé de 4h. Et là j'explose. Mes parents tentent de me calmer, mais tout ce que je trouve à dire c'est « je vais tous les manger (= le personnel de la Turkish) et en faire des kebabs ».... Bon...
Il y avait des micros à chaque comptoir... Aujourd'hui je regrette un peu de m'être emportée...
Si jamais un jour la Turkish Airlines veut me traîner en justice pour menace de cannibalisme, ils seront tout à fait en droit, et bon, sur un CV ça craint un peu quoi.

Finalement il s'est avéré que l'avion de 15h était en fait déjà à l'heure décalé, et 10 minutes avant l'embarquement, un volontaire s'est désisté et m'a laissé sa place dans mon vol initial... qui a finalement décollé à 15h....
Le vol s'est un peu mieux passé qu'à l'allée (où j'avais été bloquée entre une phobique de l'avion, un mec qui dormait à moitié sur moi et une fille totalement ivre qui a passé toute la nuit à tituber vers les toilettes et vomir partout), même si j'avais le pire siège du monde : celui du milieu, entre deux places où étaient assis deux hommes qui ont dormi du début à la fin, et par ailleurs très durs à réveiller. Bref, j'étais contente de rentrer.

 

Un Noël plutôt

 

dansant chez les Berthelin

DSC_0002

 

Même à Istanbul, je suis partout.

DSC_0032

 

Telle mère, telle fille, quand il s'agit de cadeaux..

DSC_0057 (2)

 

Un Noël dansant et... ensoleillé

DSC_0154

 

...Même si le resto de poisson du 25 décembre ne m'a pas vraiment satisfaite... Comprendra qui pourra ;)DSC_0248

 

Après ce bref paragraphe totalement objectif sur mon expérience avec les compagnies aériennes turques, passons à Montréal.
Après une courte nuit à Toronto, j'ai pris le bus le lendemain pour Montréal.

Le trajet a été de 6h, mais c'était magnifique. J'étais heureuse d'enfin pouvoir voir la campagne canadienne, qui plus est sous un ciel bleu magnifique du début à la fin. La campagne ontarienne (et québécoise, du coup), n'est pas trop différente de celle de France, par exemple, mais a tout de même ses différences. Les paysages étaient beaucoup plus secs, et beaucoup moins verts que la France. Il ne pleut pas tant que ça, et du coup les plaines sont sèches et froides, mais illuminées par le soleil, cela restait magnifique. Toutes les étendues d'eau, allant de la simple flaque à l'étang, étaient glacées, et recouvertes d'une fine pellicule blanche. J'ai rêvé d'arrêter le bus et d'aller prendre des photos dans les quelques bois que nous avons traversé. J'ai enfin trouvé que c'était moins organisé qu'en France, où chaque mètre de terre est contrôlé, ou appartient à un champ. Là, c'était plus sauvage.
Et oh ! J'allais oublier !


… J'ai enfin vu un CARIBOU !
Oui, it made my day. J'étais ravie comme une gosse qui attrape le pompon des manèges.

 

Montréal est en fait une île, entourée par d'autres, ce qui donne un certain charme (mais entendons bien : rien ne vaut notre bien-aimée île de la Cité parisienne). Nous sommes arrivés au coucher du soleil, qui était dans notre dos et donnait donc à l'île des couleurs sublimes. Je n'ai malheureusement pas de photos car les vitres du car étaient teintées, et ne donnait rien... Mais ce n'est pas faute d'avoir essayé.
En arrivant à l'hôtel, Nicole, la leader du voyage, nous donne chacun nos clés. J'arrive dans ma chambre et ne voit personne. Toute ravie d'avoir ma propre chambre, je saute partout, y compris sur le lit avec mes chaussures aussi propres qu'un champ de bataille syrien. Soudain, j'entends la porte s'ouvrir et voit deux filles entrer. Je me suis dépêchée de m'asseoir sur le fauteuil comme une petite fille modèle, espérant ne pas avoir été vue.
Ces deux filles se sont avérées être Claudia et Risa. Toutes deux amies, l'une originaire du Mexique et l'autre du Japon, elles parlaient anglais bien mieux que moi. Risa porte des lentilles colorées, a les pointes des cheveux roses et des faux cils, tandis que Claudia a visiblement une passion pour les yeux charbonneux et le fond de teint. Mais étrangement, malgré nos apparentes années lumières de différence, nous nous sommes super bien entendues.

Le lendemain, nous avions un tour gratuit de Montréal prévu. Le car nous a un peu fait zigzaguer dans toute la ville, avant de nous laisser 3h de liberté. Avec les autres, nous sommes allés manger, et c'était la meilleure poutine que je ne n'ai jamais mangée. Non, je ne parle pas de notre cher Vladimir, mais plutôt d'un plat à base de frites, de fromage et de sauce (mais libre à vous d'ajouter du fromage sur la gueule de Poutine hein, je ne juge personne). D'ordinaire, j'aime bien la poutine avec modération, parce que je ne suis pas très fan de la sauce. Mais cette fois-ci... yummy !

10898023_10202204539833962_1084224637025565763_n

 

C'était dehors, hein..DSC_0005

 

"Allez viens, on est bien, bien, bien !"DSC_0023

 

Stade olympique de MontréalDSC_0059

DSC_0157

 

 

Dans cette basilique (qui dit-en passent était très belle), j'étais en train de prendre des photos lorsqu'un homme me disant venir de Los Angeles s'est approché et m'a demandé de le prendre en photo avec sa copine. J'ai accepté et pris le téléphone. Au moment de lui rendre, il me demande de filmer. Sur le coup, je ne comprends pas. Je le regarde retourner auprès de la fille, puis je le vois se mettre à genoux ! Là, j'ai enfin le déclic et je commence à filmer. Il a commencé à dire à sa copine qu'elle illuminait sa vie, qu'elle était unique et tout le blabla habituel si j'ose dire, mais c'était super émouvant pour moi de filmer ce moment. J'avais une main tenant le téléphone, et l'autre devant la bouche tant c'était inattendu. A la fin, j'ai rendu le téléphone à l'homme et je peux me vanter d'avoir été la première à féliciter ce jeune couple de fiancés (ayant rapidement été suivie par une ribambelle de vieilles dames qui priaient juste à côté).

 

DSC_0078

DSC_0091



le soir, nous sommes tous allés au club Laboom, et avons passé le réveillon là-bas. L'ambiance était bonne, tout était top. Dans tout le quartier fêtard de Montréal où nous étions, personne ne parlait français. Les rues étaient remplis d'étudiants majoritairement américains, et je n'avais donc pas d'occasion de parler français, ce qui n'était au fond pas plus mal. D'ailleurs, ayant passé deux jours aux côtés de canadiens ou d'étrangers parlant anglais mieux que moi, j'ai vraiment l'impression d'avoir boosté mon anglais, justement. Assez paradoxale quand on sait que j'étais dans la région francophone du Canada...


Facts Québécois :

1) A Montréal, la plupart des bâtiments ont des doubles portes. Bon, jusque là, c'est comme à Toronto. Sauf qu'à Montréal, la deuxième porte ne s'ouvre pas tant que la dernière n'est pas entièrement fermée. Ils appellent ça les « Winter rules »... Sachant que la nuit du 31 il faisait -14, ça se comprend..

2) Je savais qu'il faisait plus froid à Montréal qu'à Toronto, mais là, plus que de le savoir, je l'ai subit (surtout que je rentrais tout juste de Turquie, aucune transition de température pour amortir le choc). Comment vous dire... Grâce à mes pulls et ma super doudoune, je n'avais pas vraiment froid. En revanche, mes cuisses me faisait mal. J'avais l'impression qu'on m’enfonçait des petits clous dans la chair, et le froid me piquait. Je songe à sortir la combi de ski.

3) Je voulais vraiment vous faire un mini paragraphe sur les expressions québécoises, mais à ma grande déception, je n'ai pas entendu « tabernacle » une seule fois. Il faut croire que les montréalais sont polis. En revanche, au moment de payer un truc, le vendeur me demande « Vous payez en comptant ? ». Je me suis mise à penser : « Euh, en comptant... ? Est-ce qu'il veut tester mon niveau de maths ou bien ? ». Finalement, payer en comptant signifie payer en cash. Sachez-le. Vous aurez l'air moins stupide que moi.

4) Pour finir, le retour n'a pas été aussi agréable que l'allée. Bien que j'étais légèrement fatiguée (endormie à 6h du matin...) et ai dormi la moitié du trajet, ce dernier a été largement ralenti par une sacré tempête de neige. Il y avait tellement de vent que les flocons ne tombaient pas par terre : non, non, ils volaient à l'horizontale, et balafraient tous les pare-brises, nous obligeant tous à rouler à 30km/h... sur l'autoroute. Ca a été long. Très long...

12 décembre 2014

Fin de l'année 2014

Voilà près de deux semaines que je n'ai pas écrit...
Bon, vous me connaissez, et vous savez que la flemme est l'une de mes amies les plus fidèles. Mais il arrive que je n'ai pas toujours des milliers de choses à raconter, comme cela pouvait être le cas en septembre. En tout cas, cet article sera sans doute le dernier de l'année, étant donné que je pars dans six jours rejoindre ma famille, qui vit à Istanbul, pour les fêtes. 

C'est la fin de l'année, et dans mon école, c'est aussi la fin du trimestre. Beaucoup de gens partent : Takehito et Romeo la semaine dernière, Matteo aujourd'hui (mais qui reste encore une semaine à Toronto), Mamed dans 2 semaines, et surtout Regina. Ca me fait vraiment bizarre de voir tout le monde s'en aller comme ça. Chacun rentre dans son pays, alors que moi j'ai décidé de rester un an. Vous allez me dire, des amis je vais en voir partir. Mais Regina c'est différent. Nous sommes arrivées au même moment, et depuis, on ne s'est pas quittées plus de deux jours. C'est celle qui était toujours partante pour m'accompagner n'importe où, par n'importe quelle météo (et Dieu sait qu'ici la météo a un pouvoir incroyable sur nos activités... hum hum). Combien de fois on s'est retrouvées la nuit, sur la place du City Hall (voir mes articles précédents), à grelotter et à refaire le monde. Depuis qu'elle est rentrée à Cancun lundi, elle m'envoie des snapchats d'elle sur la plage, en train de bronzer. Je lui réponds par des photos de mon quartier enseveli sous la neige, ce qui est magnifique en ce moment. Mais on se manque.

IMG_5299

 

 

Ah, la neige.
Si il a fait très froid à la mi-novembre, depuis deux jours nous avons beaucoup de neige. En une nuit, je dirais qu'il est tombé une trentaine de centimètres. Le truc, c'est qu'en sortant de chez moi hier matin, je n'avais pas réalisé à QUEL POINT il avait neigé. Au moment où j'ai posé mon pied sur (enfin dans) la neige, je me suis retrouvé avec des bottes blanches. C'est vrai qu'en début d'année, Alma m'avait filé une paire de chaussures de combat spécial neige-hiver-froid-âgedeglace-hypothermie. Mais je ne me les réservais qu'en cas d'urgence. Bon, bah, c'était le cas d'urgence...
J'ai remarqué qu'il neige beaucoup plus chez moi qu'en centre-ville. J'ignore pourquoi. C'est la même altitude partout. Je me rappelle même qu'il y a un mois, mon quartier était complètement blanc, et quand je suis arrivée en ville, il n'y avait absolument rien. Pas un flocon.
Ce n'était pas le cas hier...

 

Bonne chance à nos amis épistolaires : (ce sont des boîtes aux lettres)

FullSizeRender (4)

IMG_5247

IMG_5248 (1)

 

Je trouve que les photos ne montrent pas entièrement l'ampleur qu'a pris la neige. Pour aller à mon arrêt de bus, j'ai mis 10 minutes au lieu de 5. 
J'ai mis quasiment deux heures pour arriver en cours.
Et ce matin, une stalactite m'est tombée sur la tête.
Je résiste comme je peux.

 

 

Je songe sérieusement à acheter une burqa
IMG_5249

 

 

Aujourd'hui, j'ai voulu éviter la même erreur que la veille. 
J'ai mis les chaussures du diable.
Je vous poste la photo, qui pour être décrite, ne nécessite pas d'autre mot que :

 

Le sex-appeal

IMG_5266Oui Maman, il est vrai que j'avais dit que jamais je ne porterai de telles choses (moi qui passe l'hiver parisien en Victoria)... Mais voilà, hier, je n'ai pas eu le choix.
Je dois avouer que niveau social, ça n'a pas non plus été trop difficile d'arborer un tel fardeau, puisque la quasi-totalité de la population torontoise possède ce genre de monstre. C'est quelque chose que j'ai remarqué ici, et qui me rappelle Londres ; les gens sont beaucoup moins (voire pas du tout) jugés. Si à Londres, on voit plus des coiffures extravagantes, des piercings partout, des gens excentriques, ici c'est plutôt le côté pratique qui compte. Le canadien est à fond dans le confort, et moins dans l'apparence. Bon, il y a deux mois, j'ai vu une femme porter des sabots dans le métro... Ecoutez, tout est relatif !

 

Facts ;

1) Je crois que Toronto est vraiment l'une des seules villes où on peut voir des panneaux "Falling ice" (que je n'ai pas vu au début, d'où ma rencontre inopinée avec la stalactite)

 

2) Autant en France il y encore quelque temps, toutes les femmes avaient au moins un sac Longchamp, ici c'est Michael Kors le maître. Je vois des sacs Michael Kors partout. Mais alors, partout. C'est vrai qu'ils sont pas mal... (petit message subliminal les amis)

3) Pour les canadiens, la grippe c'est la version froide d'Ebola. Je vois partout des affiches incitant à se faire vacciner. Je suis sérieuse, ici on considère la grippe comme un véritable fléau, et les personnes non-vaccinées sont vues comme des lépreux. Les gens sont terrorrisés dès que quelqu'un éternue à proximité. Pour ceux qui me connaissent, moi et mes mille atchoums, vous imaginez bien que je ne me fais pas que des amis dans le métro...

4) Je me souviens avoir fait l'erreur de dire, il y a peu, qu'à Paris j'allais souvent au Starbucks. Là-dessus, Ekaterina (la russe au caractère décidemment TRES russe) m'est tombée dessus en me disant : "au Starbucks ? Mais pourquoi tu vas au Starbucks à Paris ? C'est stupide, vous avez tellement de bistros !". Haha. Je crois qu'elle n'a jamais bu le pipi chat à 2€20 que certains bistros appellent "café".

5) Quelqu'un m'a fait remarquer il n'y a pas si longtemps que j'ai certaines expressions françaises qui commencent à s'angliciser... Par exemple, c'est vrai que quand je parle des Chutes du Niagara, je dis toujours "Niagara Falls". Bah écoutez, c'est plus court hein...

6) On peut constater dans les réseaux de transport que l'estimation du temps est encore quelque chose de très relatif. Cet après-midi, le panneau affichait le prochain métro dans 1 minute. J'en ai vu défiler dix... Sérieusement, le panneau affiche toujours une minute. Et à chaque fois, je me fais avoir comme une débutante.

5) Il y a beaucoup de SDF à Toronto. Encore plus qu'à Paris, je pense. Le problème est que, si à Paris certains meurent chaque hiver, ici le nombre est multiplié. L'hiver est vraiment rude (et le vent très présent fait baisser le ressenti), et étant donné que les clochards sont systématiquement virés des endroits publics (généralement chauffés), les températures entre -5 et -20 en emportent plus d'un...

6) L'autre jour, j'étais en train de parler en français à Roméo (l'anglais n'étant vraiment pas son point fort), et Edward, mon prof, et passé juste à côté. Je pensais qu'il allait m'engueuler, mais il s'est penché et a dit : "Elle parle aussi vite en français qu'en anglais, c'est désespérant...". Je tiens sûrement ça de mon géniteur, n'est-ce pas Papa ?

7) Enfin, enfin, LES EPONGES. Mes parents m'ont dit qu'en Turquie, il n'y a pas d'éponge. Enfin du moins, pas de bonne éponge. Je tiens à vous dire qu'ici, c'est exactement pareil. Une éponge tient une semaine sans être abîmée. Au bout de deux, c'est une vraie charpie. C'est dingue. Toutes les marques sont comme ça. Je comprends pas, une éponge c'est une éponge.... NON MAMAN, CE N'EST PAS UNE RAISON POUR QUE JE FASSE LA VAISSELLE QUAND JE RENTRERAI A LA MAISON. 



Sur ce, je vous laisse avec deux trois photos de la ville...

 

L'aéroport Billy Bishop (qui dessert essentiellement les vols intérieurs et les vols vers les Etats-Unis) se situe en réalité sur le lac Ontario, et est accessible en une minute trente chrono par bateau. J'ai pris cette photo quand j'ai accompagné Roméo à l'aéroport, depuis la platforme sur laquelle le bateau attend.

FullSizeRender (2)



 

 

Des joueurs de hockey au City Hall comme les autres... Excepté le fait qu'il était deux heures du matin.

IMG_5158

 

 

En rentrant chez moi le soir, je suis souvent gâtée... (bon le soir, le soir, il était tout de même 17h)

IMG_5210

 

 

Attention, pure blague du siècle : à l'année prochaine ;) !

 

 

 

 

 

2 décembre 2014

Black Friday & Cavalcade of Lights

Tout d'abord, je suis désolée car ça fait un petit bout de temps que je n'ai pas écrit, mais j'ai été très occupée (par la flemme, notamment).
Cette semaine donc (ou plutôt ce week-end), deux évènements importants : 

I) Black Friday


Le Black Friday, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est le vendredi qui suit le Thanksgiving américain (au Canada, Thanksgiving est en octobre). Il s'agit d'un jour (parfois tout le week-end) où les magasins ouvrent à 6h du matin et font des promotions incroyables, la plus courante étant -50% sur l'intégralité du magasin. Après, il y a toujours quelques petits joueurs qui affichent "SALE ! -20% ON THE GREEN ITEMS". En général, tous les clients regardent l'affiche d'un air dédaigneux avant de se ruer chez Bodyshop où pour 33$ (environ 20 euros) on a 3 produits dans le magasin, même les plus chers ! (on voit celle qui a cédé...)
Aux Etats-Unis, ce jour presque saint a pourtant déjà causé des blessés (et même un mort il y a quelques années, il me semble). J'adore le shopping, mais je ne suis pas folle. J'ai débarqué vers 15h, comme une fleur, afin d'aller recueillir les choses que les furies de la matinée avaient laissées. Safe and sound.

IMG_4965

 

 

 

II) Cavalcade of Lights

C'est un évènement qui a lieu tous les ans le même week-end précédant Décembre, au Nathan Philips Square, la grande place surplombée par la mairie, qui est décidemment bien grande (74 mètres de hauteur !). En effet, on célèbre le soir-là le réel début de la période de Noël. Tout commence d'abord par une série de concerts, diffusés en écho sur toute la place, pour le plaisir de la foule et des gens (comme mes amis et moi à ce moment-là) qui patinent sur la grande patinoire installée une semaine auparavant. Ensuite, vers 19h15, les concerts se sont arrêtés et un homme a pris le micro. Nous nous sommes tous arrêtés de patiner pour l'écouter faire le décompte. En effet, il nous a annoncé l'illumination du sapin. Je savais que l'immense sapin de la place allait être allumé, mais j'ai été émerveillée de voir tout le square soudainement illuminé de guirlandes, les arches au dessus de la patinoire s'allumer, et des flocons de neige projetés sur la mairie et les immeubles alentours. Puis, vers 20h, on a quitté la patinoire et joint le reste de la foule en attendant le feu d'artifice. 
Honnêtement, c'est l'un des plus beaux feux d'artifices que j'ai jamais vu. Ils avaient laissé la musique et l'avait accordée aux différents lancers de couleurs. Ce dernier était donc tiré depuis la mairie, qui était devenue magique (il y avait même de grands lance-flammes en bas du bâtiment). Je ne peux malheureusement pas vous télécharger la vidéo, alors je me contenterai de la photo, bien qu'elle ne reflète pas assez l'ambiance extraordinaire qui régnait à ce moment-là.

 

La patinoire la semaine d'avant, encore vide...

IMG_4905

 

(Je viens tout juste d'apprendre que ces arches, initialement installées pour fournir l'éclairage de la patinoire, sont en fait devenues un symbole de liberté, et la partie centrale de l'arche du milieu est fabriqué avec... un morceau du Mur de Berlin, rien que ça !)

 

Cette photo ne nécessite pas de commentaire...

FullSizeRender (1)

 

Facts ;

1) Avant samedi dernier, Regina et moi sommes allées tester une patinoire, plus petite, qui donne sur le lac et est dominée par la CN Tower. N'ayant pas patiné depuis la 3ème (et n'ayant pas beaucoup patiné dans ma vie de toute façon), j'avoue que les 10 premières minutes, je me sentais aussi à l'aise que Nicki Minaj habillée. Mais après avoir passé près de deux heures et demi à glisser, tourner, j'ai commencé à me sentir vraiment mieux et je gagnais de plus en plus d'équilibre. Je ne suis d'ailleurs pas tombée ! (enfin si, mais quand Regina a voulu s'accrocher à moi pour s'arrêter, pensant que j'était un pilier.... et aussi quand un espèce de Sonic du patinage m'a foncé dessus et m'a fait me relever 20m plus loin... et aussi quand j'ai eu l'idée débile de m'accrocher à une "chenille" de patineurs et que j'ai eu l'idée encore plus débile de laisser Regina s'accrocher à moi... BREF je suis tombée). Regina, quant à elle, n'a pas gagné énormément d'équilibre haha... la patinoire, c'est pas pour les tacos.

IMG_4936

2) L'autre jour, j'ai vu un truc que je ne pensais JAMAIS voir ma vie.
Un tigre libéré dans la ville ? Non.
Une vache avec des ailes ? Non.
Un Russe sobre ? Non plus.
J'ai vu une femme avec les sourcils dessinés. Environ deux centimètres au dessus de ses VRAIS sourcils, qui eux étaient intacts. Je regrette beaucoup de ne pas avoir de photo, mais je suis restée bloquée une bonne minute en la voyant, et elle a eu le temps de s'évader...

3) Comme je le disais il y a quelques semaines, j'apprends beaucoup de faits, de petites choses sur les autres pays. Exemple :
Mexique : j'ai découvert qu'au Mexique, si on entre dans une maison, c'est très mal vu de retirer ses chaussures (tandis que chez moi c'est strictement interdit de les GARDER... je suis encore traumatisée du jour où m'a mère m'a surprise avec des baskets aux pieds dans le couloir. Salut maman !)
Egalement, il faut croire qu'il y a des pistes de ski au Mexique. Quand mon amie m'a dit ça, j'ai ri haut et fort, en bonne pyrénéenne, pensant que pour elle une piste de ski doit être une surface de 10 mètres carrés où l'on pratique le ski de fond.
Enfin, ça m'a aussi fait sourire de voir Regina s'émerveiller en entrant dans une banque, s'étonnant à chaque fois qu'il n'y ait pas de vitre quadruple-vitrage entre les clients et le type de l'accueil, mais également qu'on puisse trouver des distributeurs de billets dans la rue. Ca l'émerveille toujours, la mexicaine.
Italie : La semaine dernière, Ekaterina nous a fait un exposé sur la gestuelle italienne. Je parle donc maintenant couramment le language des signes italian (qui est en fait l'italien tout court). Sachez que si avec votre pouce vous partez du haut de la pommette en descendant vers le bas, cela signifie soit "tu es malin !" soit "je sais que tu fais partie de la mafia". Dans le sud de l'Italie, c'est donc plus souvent la deuxième définition qui est utilisée...
Japon : J'ai appris que s'il est vaguement toléré de boire dans le métro, c'est extrêmement mal vu de manger (chewing-gums compris).



Maintenant, j'ai envie de vous faire une petite liste des choses qui m'énèrvent à Toronto, et des choses qui me manquent.

Ce qui m'énèrve
- Les gens qui ne comprennent pas le système de l'escalator et qui attendent comme des débiles profonds sur la file de gauche, au lieu de se mettre sur la droite comme 98% de la population éduquée (j'en vois tous les jours...)
- Les femmes qui dans le métro (généralement philippines ou indiennes), chantent à voix haute des chansons de leur bled avec une voix plus aigüe que le crissement d'une fourchette sur une assiette. Est-ce que je chante du Patrick Sébastien à voix haute, moi ? Non. Alors un peu respect. La prochaine fois que j'en surprend une, je vous promets que je me lève et que je me mets à chanter Les Sardines.
- Les transports torontois en général (vous l'avez deviné)
- Les services de téléphonie
- Les magasins où je ne trouve de peanut butter cups
- Les magasins où je ne trouve pas de Doritos
- Les magasins où je ne trouve pas de Pringles

Ce qui me manque :
- Les herbes de provence (ici ils n'ont pas la même notion de "romarin"...)
- Les BONS croissants (ici... c'est pas encore ça)
- Le calendrier de l'avent Kinder de ma mère (Maman, l'année dernière tu avais acheté un calendrier M&M's, c'est la deuxième année consécutive que tu pèches...)
- Les compagnies de téléphonie françaises telles qu'Orange... Oui vous avez bien lu...
- MEME la Ratp me manque (vous voyez à quel point j'en suis niveau transport, pour regretter la Ratp)
- Mon canapé.

Bon, et un peu mes proches, c'est vrai...
Dans trois semaines, je pars à Istanbul voir ma famille et fêter Noël là-bas. J'ai hâte.

21 novembre 2014

Winter's definitely here

 

Le début de la semaine a officiellement marqué le début de l'hiver. Pas comme dans Game of Thrones, où à l'heure qu'il est, l'hiver n'arrive toujours pas. Non, ici, les saisons sont à l'heure. Même en avance...

Manish et Zakir, des amis que mes parents ont rencontrés à Istanbul par le biais de Peter, un vénitien, et qui habitent à Toronto (vous suivez ?) m'ont dit que certes, l'année dernière Toronto a eu un des hivers les plus froid de son histoire...Mais que cette année ils s'attendent à pire, étant donné que le froid s'est installé vraiment tôt.


Je disais donc que lundi matin, à mon réveil, j'ai eu la surprise de voir mon quartier complètement enneigé. Et comme à chaque fois que je vois la neige, je perds une décennie d'âge mental, et je n'ai pas pu me décrocher de la fenêtre du salon (et je suis arrivée en retard en cours).


Il fait froid, c'est vrai. Entre -9 et -3 tous les jours pour le moment (même si on va prendre presque 20 dégrés lundi, d'après météo iphone...). Mais étrangement, je ne suis pas si gelée que ça. En fait à Paris, lorsqu'il faisait -2 (le minimum, donc) j'avais toujours froid parce que je ne me couvrais pas. Un simple manteau, et c'est tout. Ici il fait -9 mais je suis TRES couverte, du coup je ne me transforme pas en igloo à pattes. Pour l'instant.


Car oui, une autre raison pour laquelle je n'ai pas complètement froid, c'est parce que je suis mentalement préparée au pire. Par le mot « pire », j'entends entre -20 et -25 degrés, ce qu'Alma me répète depuis bientôt trois mois. Je crois qu'elle m'a beaucoup aidée dans ma préparation psychologique. J'ai peur, mais je me sens courageuse maintenant.
(et dans deux mois je vous écrirai un article disant que je suis congelée et que je veux rentrer à la maison)

DSC_0004

DSC_0005

DSC_0017

DSC_0041

DSC_0046

 

Eaton Centre, version Noël :

 

DSC_0027

DSC_0030

 

 

Petit bonus, pour ceux qui se souviennent de la photo que j'ai prise un matin de septembre...

hello

 

Quand je vous disais qu'il y a clairement quatre saisons à Toronto...

 

Fact ;

(oui il n'y en a qu'un seul)

 

1) J'ai remarqué qu'à chaque fois que je mets le pied dehors, j'agis exactement comme un personnage d'Assassin's Creed : au moment même où je sens le froid frôler ma peau en sortant à l'extérieur, je baisse la tête et mets ma capuche de la même manière que le célèbre assassin, sans même m'en rendre compte. Altaïr Berthelin, c'est moi.

 

Hasta luego ! 
(oui, je suis d'humeur hispanique ce soir...)

17 novembre 2014

Winter is coming

Les fans de Game of Thrones reconnaîtront ce titre, totalement approprié à la vie torontoise en ce moment. 
En effet, l'hiver arrive. A pas de géant, même. 
Les premières neiges sont tombées il y a deux semaines, le soir d'Halloween, vraiment légèrement. Depuis une semaine, on a un peu de neige tous les jours, mais rien de très consistant. Les flocons tombent, mais ne restent pas.
En revanche aujourd'hui, c'était la 110ème édition de la Santa Claus Parade (parade du Père Noël, littéralement). Et je crois que la neige s'est dit que c'était pile le bon moment pour ouvrir le bal de l'hiver.

Alma m'a parlé de cet évènement dans la semaine, et aujourd'hui j'y suis donc allée avec Jonathan l'espagnol, trois japonais du nom de (???) et une coréenne du nom de (?). Bref, nous sommes arrivés sur University Avenue, et nous avons tenté de nous frayer un passage, au milieu des parents qui avaient ramené toute une population de poussettes, des vieux donnant des coups de canne et d'un homme noir qui criait "Merry Christmas" à chaque personne qui le bousculait. Bref, on a quand même réussi à voir la parade.
Celle-ci a donc été constituée de fanfares, d'étudiants représentant leur université, quelques pomp-pom girls plutôt douées, et une déclinaison de jouets incroyable. C'est comme ça que nous avons eu droit à des lutins, des énormes chars portant d'énormes statues de Barbie, de Dora l'exploratrice et j'en passe... On a même pu voir deux bonhommes déguisés en tasse Tim Hortons (chaîne de cafés et boissons qui est, avec les Maple Leafs, la plus grande fierté des canadiens). Des trucs improbables, je vous dis. Même Ronald Macdonald's s'est ramené.
Après plus d'une heure de froid, la neige continuait à s'intensifier, si bien que je n'ai plus pris aucune photo avec mon reflex, de peur de devoir débourser à nouveau 180 euros pour le réparer. Je ne suis pas encore prête pour l'endettement...
Enfin, Santa Claus est arrivé, sur un char plutôt kitsch, scandant "Merry Christmas" à tous les gosses présents.

On a donc décidé de partir, et je suis allée au Starbucks pour prendre un café et réchauffer mes mains. Vous allez découvrir à quel point il faisait froid. Mon café était donc brûlant, as usual, je suis sortie dehors. J'ai marché une cinquantaine de mètres, j'ai bu une gorgée. C'était TIEDE. Non mais allô ?

.......

 

DSC_0004

 

Message aux français : gardez les clowns EN FRANCE, parce qu'ils débarquent à Toronto...


DSC_0029

Toronto part en cacahuète numéro 1

Toronto part en cacahuète numéro 2

Toronto part en cacahuète numéro 3

 

Toronto part en cacahuète numéro 4

IMG_4683

 

Quand je disais que Tim Hortons était la fierté des canadiens...

ENFIN le vieux barbu s'est ramené

Certains n'ont pas le même courage...

 

 

Quand je suis rentrée, il neigeait, et Alma avait sorti le sapin. Je me suis donc fait un chocolat bien chaud, et elle, Dani et moi l'avons décoré.
Je dois dire qu'on étaient plutôt fières !

IMG_4742

 

 

 

Facts ;

 

1) Mardi dernier, je suis allée à la cérémonie du 11 Novembre, en tant que bonne patriote (ou pas). Non, je ne suis jamais allée à une cérémonie du 11 Novembre en France... Bref, j'avoue, je voulais voir Rob Ford (vous savez, le maire obèse accro au crack). Mais étonnamment, il était malade haha (askiparaît). Une femme a donc lu le discours à sa place, et a était censée faire un hommage à l'homme abattu à Ottawa le mois dernier. Mais elle a eu quelques soucis... Je retranscris : "Et nous voulons rendre hommage à... Euh... Je suis désolée, j'ai oublié son nom... Pardon, je suis vraiment nerveuse...". Je crois qu'elle s'en veut encore.

2) J'ai remarqué que dans le métro, lorsqu'une place se libère et qu'une nouvelle personne s'assoit, une énoooorme jalousie émane des passagers. On peut lire un air de dégoût sur le visage des gens, principalement des femmes. Et j'avoue que les places assises sont tellement rares que je suis moi aussi très jalouse quand un siège me passe sous le nez..

3) Mardi dernier, j'ai croisé un pope au Starbucks, avec sa longue robe noir qui ressemblait vaguement à celle de Mireille Darc (bon, pas le dos, je vous rassure...), une énorme croix kitschissime pendue au cou, et commandant trois cafés remplis de crème chantilly. Faut croire que Jésus n'était pas au régime.

4) Cette semaine, Alma a acheté un piano électronique pour Dani. Elle n'en n'avait pas joué depuis un an. Quand elle est rentrée à la maison le soir, elle s'est installée, et a commencé à jouer de mémoire. Certes, ma seule connaissance musicale s'arrête à la gamme de do à la flûte (et encore...), mais elle est vraiment douée. Maintenant, dès qu'elle est là mais qu'elle ne joue, la maison me paraît vide, trop calme. 

5) Plus j'étudie l'anglais, plus je tombe des nues lorsque mon prof m'apprend que ce que je pensais savoir depuis 5 ans est en réalité faux. Par exemple, j'ai découvert que pour une grande partie des mots finissant par "b", la dernière lettre donc ne se prononce pas. Exemple : "bomb", ou "dumb". Sachez mes amis, que l'on dit "bom" et "dum". Voilà, j'ai brisé vos connaissances à vous aussi.

6) Ici, le soleil ne se lève pas aussi tard qu'en France pour le moment. Quand je me réveille à 7h, il fait déjà presque jour (d'après ma super météo sur iphone, le lever de soleil est à 7h15)

7) J'ai entendu certaines personnes dire que Toronto était une ville ennuyeuse. C'est vrai qu'elle n'est en rien comparable à Paris, par exemple. Il n'y a pas de "vieille ville", de coins pittoresques, etc.. Mais je n'ai jamais vu une ville qui accueillait autant d'évènements. C'est impossible de s'ennuyer à Toronto, il y a de nouvelles choses toutes les semaines, voire tous les jours ! A titre d'exemple, rien que cette semaine, il y a eu mardi la cérémonie du 11 novembre (bon là y'a plus fun, je vous l'accorde), vendredi soir une expo au Royal Ontario Museum (je n'y suis pas encore allée), samedi il y avait après le coucher du soleil à Dundas Square un spectacle d'illuminations et aussi de la danse il me semble, dimanche il y a eu la Santa Claus Parade... Bref, ceux qui s'ennuient à Toronto sont ceux qui veulent s'ennuyer.

 

9 novembre 2014

The Poppy and the honesty

Depuis une semaine, je peux voir un peu partout (que ce soit dans la rue ou dans le métro) des hommes et des femmes portant un faux coquelicot sur leur veste ou manteau. Alors non, il ne s'agit pas d'amateurs en retard du Flower Power, mais bien d'un hommage aux vétérans canadiens de la Première Guerre Mondiale. Ici, il est donc de coutume d'aborder un coquelicot, un poppy en anglais, pendant toute la semaine précédant le 11 Novembre (qu'ils appellent ici le Poppy Day, donc)et le jour-même. Je me suis renseignée pour savoir d'où cela venait exactement. Même si j'en avais déjà entendu parler, je ne connaissais pas l'origine. Alors selon ma source très fiable (Wikipédia mdr), avant la guerre, peu de coquelicots poussaient en Flandre. Durant les bombardements qui ont eu lieu, les terres sont devenues riches en chaux (dûe donc aux poudres des canons, tirs, etc, j'imagine) et les poppy se mirent à pousser. La guerre finie, la chaux a été absorbée, et les coquelicots ont disparu. C'est à priori pour ça qu'aujourd'hui, le coquelicot représente le soldat mort au combat.
Donc dans la rue, partout, et tous les jours, je vois des gens avec un poppy accroché, et tout types de personne. Des hommes, des femmes, des jeunes, des moins jeunes, des canadiens "pure souche" comme des canadiens ayant aquis la nationalité après leur immigration, et ça, je trouve ça vraiment impressionant. Que tout un pays soit capable de se souvenir à ce point. En France, certes, il y a des cérémonies, des discours, une minute de silence, mais au fond, on voit bien que peu de gens y attachent de l'importance. La minute de silence, je ne me souviens pas avoir dû la faire depuis la primaire, et ce n'est rien de plus qu'un jour férié pour beaucoup de gens. Ici, c'est différent.

FullSizeRender (1)

FullSizeRender

(ce sont deux personnes différentes)

 

 

Le week-end dernier, je suis allée à High Park avec Regina. La météo était formidable et je me suis dit que ça serait sûrement la dernière fois qu'on aurait un si beau ciel bleu avant un bon bout de temps (pour l'instant, le ciel me donne raison !)
Nous avons donc passé l'après-midi là-bas, j'ai dû m'extasier devant les cygnes pendant une bonne heure et je les ait mitraillés de photo comme pour une séance de mode. Ces derniers se comportaient d'ailleurs comme de vrais top-models : ils allaient, me regardaient d'un air dédaigneux du style "Je sais que je suis un cygne canon, maintenant prend ta photo et laisse-moi vaquer à mes occupations". 
Puis, nous avons vu un énorme tas de feuilles. Laissant notre maturité au placard, on a décidé de perdre dix ans d'âge mental et de sauter dedans. C'était fun, jusqu'à ce que Regina se rende compte qu'elle n'avait plus son téléphone... 
On a donc cherché pendant près d'une demi-heure, soulevant les feuilles, donnant des coups de pieds partout, sursautant dès qu'on croyait voir un truc blanc qui pourrait hypothétiquement ressembler à un iPhone 5. Rien à faire. Désespérées, et fatiguées de cet immense effort, j'envoie, sans beaucoup d'espoir, un sms au téléphone de Regina, priant la personne qui le retrouve (si cela arrive) d'appeler mon numéro.
Nous avons quitté le parc, penaudes, et pendant le chemin du retour nous énumérions avec nostalgie tout ce qu'elle avait perdu : sa musique, ses contacts, ses photos (dont celles que nous avions prises pendant l'après-midi). On en rit, Regina me dit "de toute façon, je l'avais depuis deux ans". Je ris à mon tour, prend mon tel pour checker l'heure, et là je vois un sms venant du téléphone de Regina : "Bonjour, je viens juste de trouver ce téléphone, où êtes-vous ?"
Nous avons donc pu retrouver cette femme et son mari, qui en jouant dans les feuilles, ont trouvé l'iPhone et ont donc appelé mon numéro. 
Le soir en rentrant, j'ai raconté cette histoire à Alma, qui m'a dit que les gens au Canada étaient très honnêtes. Je me souviens aussi qu'au mois d'octobre, un ami avait oublié son porte-feuille dans le métro. Le lendemain, il a appelé la TTC pour voir si quelqu'un ne l'avait pas déposé, et il s'est avéré que c'était le cas !
Je suis toujours étonnée de ça. Laissez ne serait-ce qu'un paquet de Granolas dans le métro parisien, vous serez sûr de ne JAMAIS le revoir.

DSC_0001

DSC_0071

DSC_0122

 

DSC_0188

DSC_0196

DSC_0041

DSC_0054

DSC_0172

 

 

Facts ;

1) En rentrant d'Halloween, la semaine dernière, j'attends le bus avec un ami français (Désolée Zoé, si tu me lis...), et un type qui était à côté nous écoutait, et a fini par nous demander : "La langue que vous parlez, c'est bien du français ?". On a hoché la tête. Et là, son visage s'est illuminé d'un sourire et c'est tout fier qu'il nous a tendu son téléphone en disant "Alors vous connaissez ça, non ?". C'était l'album complet de Stromaé... On a rit et dit que oui, bien sûr. Ce n'est pas la première fois que quand je dis ma nationalité, mon intercoluteur me fout Stromaé sous les yeux. Pour l'instant, tous ceux que j'ai rencontré connaissent au moins "Alors on danse". Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien. Et ah oui, aussi, j'ai appris que les turcs sont fans de Zaz, et d'après mes parents, ils l'entendent à la radio toutes les semaines.

2) Dans le métro, j'ai vu un trans qui jouait de la harpe. C'était assez folklo.

3) Je ne sais pas si j'en ai déjà parlé, mais Toronto est définitivement la ville la plus cosmopolite que j'ai vue. Ici, près de 50% de la population est née à l'étranger. Peut-être que vous ne réalisez pas, mais je vous assure que c'est énorme. Je me suis fait notamment la réflexion l'autre jour, lorsque j'étais dans le bus ; cinq langues étaient parlées. Derrière mois, un couple de québécois (vivant sûrement à Toronto depuis un bout de temps) parlaient de cinéma. A ma gauche, une femme était au téléphone avec quelqu'un qui semblait être son fils et l'engueulait vivement en espagnol. Sur les sièges de droite, deux chinois parlaient...chinois. Pour finir, il y avait devant deux espèces de Pétrouchka qui parlaient en Pétrouchka (pour moi "pétrouchka" signifie toute langue venant d'un pays où les femmes s'appellent Pétrouchka, Svetlana ou Irina), plus l'anglais évidemment. Quand j'ai réalisé, ça m'a fait sourire, et je me suis sentie très inspirée pour écrire un discours larmoyant sur la tolérance. Mais au lieu de ça, j'ai fait une partie de Candy Crush... N'est pas Luther King qui veut !

4) Et pour finir, si en France pour parler d'argent on dit "balle" (ex: j'ai dix balles), ici les canadiens utilisent "box". On a donc plus souvent "ten boxes" que "ten dollars". Je me demande si c'est pareil aux Etats-Unis. (Paola, si tu as la réponse ?)

2 novembre 2014

Halloween

Comme vous le savez sans doute, ici (et en général dans toute l'Amérique), Halloween est vraiment une tradition à part entière, plus encrée qu'en France. Et la plupart d'entre jouent le jeu !

Je suis donc arrivée à l'école une heure en avance, hier matin, avec mon matériel d'Halloween prêt à être utilisé : une petite bouteille de sang en gel, un paquet de 3 fausses blessures, de la colle pour fixer ces dernières, de la poudre blanche, du crayon noir, et une bombe de couleur pour cheveux (je regrette très amèrement ce dernier achat). Regina (qui a acheté tout ça avec moi) a commencé à se "décorer" et je l'ai suivie.

Les mexicains sont effrayants

 

 

On est donc tous allés en cours comme ça. Alexia était déguisée en un ravissant cochon (ne me demandez pas pourquoi...), Rosana la venezuelienne et LaJaponaiseDontJeNeMeRappellePlusLeNomEtDeTouteFaçonJ'aiAbandonnéToutEspoirDeM'enSouvenir étaient en sorcières, Louis et Roméo, deux français, était l'un déguisé en raton-laveur très sexy, si vous voulez mon avis, et l'autre en pas grand-chose (une moustache et une queue de marsupilami haha), mais les plus impressionants étaient sans doute Mamed, qui avait été maquillé par la taïwannaise Chiaowei (premier prénom asiat que je retiens !), et UnJaponaisAuNomBizarre, qui lui avait la panoplie du parfait samouraï (et le faciès crédible, du coup) et avait de fausses plaies très réalistes.

Battle du Sushi et du Chameau

FullSizeRender (14) - Copie

 

 

A la fin des cours, tous les élèves se sont rassemblés. Le staff (c'est-à-dire Alexia, Sheryl, Marc, Alex et Olga) ont organisé un concours que j'appelerai le "Creusage de Citrouille". Moi qui de toute ma vie, a dû voir deux citrouilles de loin, j'étais ravie et je suis retombée en enfance. Je pensais que le creusage de citrouille, c'était dans les films. Et dans les Sims.
Bon, la citrouille de mon groupe est celle toute à droite. Et on est d'accord, C'EST LA PLUS BELLE. Je supprimerai tout commentaire disant le contraire. La citrouille ayant gagné est la citrouille pirate... Tsss.

FullSizeRender (15) - Copie

 

A Toronto, les citrouilles fument, se laissent pousser la moustache, sont fans des Blue Jays et travaillent chez Tim Hortons.

Citrouille du Swag

 

Je vous prie de noter la casquette Tim Hortons et le soin tout particulier du sang dégoulinant !

 

Pour le soir d'Halloween, nous avons décidé d'aller à Canada's Wonderland, le plus grand parc d'attraction du Canada, qui organisait à cette occasion "Halloween Haunt".
Je serais tentée d'écrire un énième paragraphe sanglant sur les transports torontois et vous raconter la galère pour y aller, mais je préfère garder ce paragraphe pour la galère du retour à la fin de cet article..
Donc, après avoir tenté de prendre la navette qui est prévue pour aller là-bas et avoir appris qu'elle n'était pas en service alors que c'était Halloween et que beaucoup de gens en avaient besoin, alors on a dû prendre un bus régulier qui nous a coûté 5$50 seulement pour l'allée et ce *%#^! de bus nous a déposés à plus de 20 minutes de marche du parc sous la pluie, le vent et 4 degrés, nous sommes arrivés à Wonderland ! Il faisait froid, il faisait nuit, et le parc était complètement revisité. De la fausse brume partout, des squelettes pendants aux pancartes des attractions ou du Starbucks, et le personnel du parc habillés en haillons, dont le but suprême était d'effrayer les visiteurs. J'ai même croisé Passe-Partout version mort-vivant. L'endroit était vraiment transformé, et l'ambiance était incroyable ! Bon, par contre, pour trouver l'entrée des attractions, c'était une autre histoire... A chaque fois qu'on pensait aller vers le Leviathan (les 7èmes plus hautes montagnes russes du monde, avec 90 mètres de hauteur mdrrrr), on se retrouvaient, Dieu seul sait pourquoi, dans une maison hantée. Les maisons hantées étaient vraiment sympas ! Ce n'était pas effrayant, à moins d'être vraiment une énorme tapette, mais les monstres, les morts-vivants et autres nous prenaient par surprise. A un moment, je riais et d'un coup, le mur s'est ouvert et une espèce de Freddy Krueger m'a sauté dessus. Pour le coup, mon coeur a fait un bond aussi haut que le Leviathan, et j'ai insulté le pauvre Freddy au moins une demi-douzaine de fois en français. Il a dû me prendre pour une folle, et Matteo n'a pas manqué d'exploser de rire.
On a dû faire trois attractions (plus les maisons hantées), mais alors qu'il pleuvotait depuis plus de deux heures, on a commencé à avoir vraiment froid. La température avoisinait les 0°C, et cela devenait de plus en plus difficile de rester dans le froid (qui plus est, de faire des attractions à 100km/h). Nous sommes entrés dans une espèce de restaurant pour voir si on pouvait manger quelque chose (les trois quarts d'entre nous avaient le ventre vide), mais les prix étaient exhorbitants. Nous sommes donc ressortis, et là... Il s'est mis à neiger. Première neige le 31 octobre, donc ! C'était très beau, mais du coup, encore plus froid. Comment dire ? Le parc fermait à minuit, et nous sommes partis à 23h30, tant nous avions froid (mes orteils étaient de l'ordre du glaçon). Et là commence le récit de notre retour.

Il est vrai, nous y sommes allés sans savoir comment on allait repartir. Mais bon, on s'en fichait. C'était Halloween, c'était le plus grand parc d'attraction du pays, et je ne pense pas que les autres visiteurs aient tous une voiture, il était donc évident qu'un retour soit prévu et/ou organisé pour l'occasion par la ville ou le parc. Bref. En partant , on a demandé aux gardiens comment faire pour rentrer. Nous avons donc marché presque dix minutes (toujours sous la neige) jusqu'à l'arrêt de bus, où nous avons attendu.
Quand le bus est arrivé, je crois qu'on l'a regardé avec des yeux aussi brillants que si c'était le retour du Christ sur Terre. Nous sommes donc montés, et avons montré nos cartes de transport. Et là, le chauffeur, plein de sympathie, nous dit "Ici c'est pas la TTC, vos cartes ne fonctionnent pas dans mon bus. Payez 5 dollars." Avant d'ajouter : "Et je ne prends que du cash".
Je regarde Mamed, terrifiée, car je n'ai plus que 2 dollars en pièces, et que je préfèrerais aller dans un goulag que de descendre de ce bus tant espéré. Il m'a donc avancée la monnaie (par chance, il en avait !), mais d'autres personnes n'ont pas eu cette chance, et n'ont donc pas eu le droit de monter. Bon, je clos le chapitre de cette première galère.
Deuxième galère : ce bus nous a donc emmenés jusqu'à York University, où nous étions censés prendre un second bus. Le chauffeur nous avait dit qu'il suffisait de marcher un peu et de prendre le 36. HA HA HA HA HA. Nous n'avons pas tous la même notion de "un peu". Heureusement, avant de nous aventurer sur l'immense campus, nous avons demandé notre chemin. Mais personne ne savait. Tout le monde était comme nous, paumés. Un autre bus est arrivé, et un chauffeur tout aussi sympathique que le premier nous a dit "Le 36 est là-bas, mais il faut marcher vingt minutes". Vu notre état de froid, c'était impensable. Nous avons donc dû prendre ce bus-là avec ce charmant chauffeur, puis avec Roméo nous sommes descendus pour prendre un TROISIEME bus, car nous allions vers Finch. Bus dont la station était à proximité d'une statio service (à ce moment-là, je crois que le bonhomme là-haut a vraiment eu pitié de nous). Arrivés à Finch, j'ai donc pris mon bus habituel (Un quatrième) pour rentrer chez moi. 
Et je n'ai jamais autant chéri ma couverture.

Voilà, on peut dire que cette nuit d'Halloween fut éprouvante, dans tous les sens du terme !

 

 

A bientôt tout le moooonde

FullSizeRender (13) - Copie

26 octobre 2014

Zombie Walk

Dans moins d'une semaine, c'est Halloween. Mais ici, on commence une semaine avant, notamment avec le Zombie Walk. Cette "tradition" existe depuis onze ans à Toronto, et a aussi lieu dans d'autres villes d'Amérique comme Phoenix ou Tijuana au Mexique. Le principe ? Simple. Vous êtes dans le thème quand "Vous êtes effrayant" devient un compliment pour vous. 
Donc voilà, c'est un énorme rassemblement où tous ceux qui le souhaitent peuvent se déguiser, se maquiller en... Bah en mort, quoi. Principalement.
Le rassemblement se fait à 12h et la marche commence à 15h. On marche donc pendant une heure et demi sur les principales avenues de Toronto. Au départ, Iolanda, Regina et moi ne voulions pas nous maquiller, nous déguiser, on voulait simplement assiter au truc. Mais en arrivant, on a remarqué un stand où une femme mettait du faux sang sur les visages des volontaires. Avec Regina, nous nous sommes dit "Allez, pourquoi pas !".
Et ça a donné ça :

Zombie walk 2

Certains costumes étaient pas mal du tout, mais le plus impressionnant était les maquillages, les fausses blessures, où les idées incongrues. Sur cette dernière photo on peut d'ailleurs voir un homme transportant un balai sur lequel pend un cerveau, qu'il ne peut malheureusement pas attraper. On a aussi rencontré un homme d'affaire qui sortait visiblement de sa tombe, un squelette qui marchait tout seul (l'homme était en réalité dans sa cape) et même Mario et Luigi version cimetière. Que des gens funs.

Ce qui était vraiment top, c'est qu'il y avait tous types d'âge. Tous types de personnes. Des enfants, des adultes, des personnes âgées (bien que ces derniers n'avait pas toujours besoin de maquillage.... non je déconne haha). Parfois des familles entières jouaient le jeu, se maquillant et s'habillant à la manière des fillettes dans Shining. Parfois des enfants isolés. J'ai même rencontré Chucky en âge réel, tenu en chaîne par sa mère.

On a aussi retrouvé Annabelle, version humaine

 

Vers 16h30, nous sommes revenus au point de départ, le City Hall.
Je me suis assise avec Regina, histoire de se reposer, et puis je me suis dit que puisqu'on était dans le thème, j'allais m'allonger comme si j'étais morte.

 

 

Et là, j'entends ma mère dire : "Mon Dieu, c'est horrible !". Salut, maman.

Puis avec Regina, on a eu une idée. On va s'allonger par terre, toutes les deux, et faire pareil. Au milieu de tout le monde. Ce qu'on a fait. Au bout de quelques secondes, on a commencé à entendre du bruit autour de nous, des sons d'appareils photo, puis quand j'entrouve un oeil je vois qu'un cercle s'est formé autour de nous. Dans notre tête, on était "Non, c'est pas possible ?!". Il y a même des gens qui se sont allongés à côté de nous et on pris des selfies (et m'ont d'ailleurs coupé toute circulation sanguine dans le bras droit). C'était dingue ! On ne pensait pas que ça allait autant marcher. Et le plus impressionnant, c'est lorsqu'on a vu la taille du cercle autour de nous en nous réveillant. C'était dingue ! On l'a fait à trois endroits différents, dont un à Eaton Centre, l'un des plus gros centres commerciaux de la ville. Jusqu'à ce que les flics arrivent et nous délogent en riant de notre lit improvisé.
Et c'est comme ça que le soir, mon amie et moi nous sommes retrouvées sur Instagram.
Je vous le dis, c'est le début de la célébrité.

Je ne connais pas ces inconnus

Eaton Centre, peu avant le délogement

 

 

Bref, le Zombie Walk, c'est vraiment un truc de dingue.
A l'école, on nous a dit de ne pas nous inquiéter, mais que pendant la semaine précédent Halloween (celle à venir donc), il sera très commun de rencontrer des gens morts, des squelettes ou des zombies dans le métro, ou bien dans la rue. Personnellement, je pense qu'après être rentrée seule en métro et en bus avec du (faux) sang sur le visage hier soir, je vivrai très bien cette semaine.

14 octobre 2014

Début de l'automne

Jusqu'à aujourd'hui, je pensais que je pouvais définitivement enterrer mes débardeurs, nu-pieds et compagnie. En effet, même si le temps restait globalement ensoleillé, les températures chutaient peu à peu ; la semaine dernière, lors de la Nuit Blanche, j'ai attendu mon bus 1h30, au beau milieu de la nuit, par 4 degrés... on a vite fait de regretter l'été !
J'ai appris à la télé qu'apparemment, sur une année, Toronto profite d'environ 300 jours d'ensoleillement. Après, je ne sais pas si les torontois ont la même notion d'ensoleillement que nous, mais pour l'instant, ça ne s'avère pas trop mal. Bien sûr, on a bien eu un ou deux jours de pluie, et quelques jours de grisaille, mais généralement la météo est clémente.
Cependant, on sent quand même l'automne arriver, comme je le disais dans les articles précédents. Les feuilles des arbres deviennent peu à peu jaunes voire rouges vif, et comme Toronto est une ville où l'autoroute peut traverser une forêt ou un parc sans problème, j'ai assez souvent l'occasion de les voir. C'est vraiment magnifique, et pourtant Alma m'a dit que ce n'était que le début.

Ma rue

Un habitant comme les autres

DSC_0026

DSC_0037 (2)

DSC_0062

FullSizeRender (5)

Bayview

 

 

Facts ;

1) La semaine dernière, Erdem et moi avons loué des vélos (du style vélib', trop hipster quoi) et fait le tour de la ville. Et c'était vraiment top, je n'avais jamais vu le centre ville sous cette angle ! On pouvait rouler rapidement et sûrement, sur presque chaque avenue il y a une bande cycliste, et les conducteurs sont assez courtois, tout en roulant normalement. Comme Toronto est une ville un peu vallonnée, il y a des moments moins drôles que d'autres à vélo. Mais dans l'ensemble, c'était vraiment sympa...jusqu'à ce qu'il pleuve. Là, c'était un peu moins cool...

2) Je crois que je peux désormais candidater au concours de celui qui visite le plus de Starbucks Coffee dans la ville... Déjà qu'à Paris je n'étais pas trop mal située dans le classement, à Toronto j'explose les records. Rien qu'en allant de la sortie de métro jusqu'en cours le matin, je passe devant 3 Starbucks différents. Il y a aussi celui d'Union Station, celui de Front street, l'autre de Front Street, celui de Kensington market, celui près de High Park, celui à Finch, celui de Queen, celui de Dundas... On s'adapte comme on peut, hein.

3) Sinon, je vis dans un pays où "google" est un verbe. Si, si. 
("can you google it, please ?")

4) Je vis aussi dans un pays où chaque jour, au moins un agent de la TTC (rappelez-vous, la Ratp locale) est agressé. Je me demande bien pourquoi... Sachez qu'en faisant ça, l'agresseur s'expose à 2000$ d'amende et 6 mois de prison ferme (comme nous le rappelle gentiment l'écriteau dans le bus chaque matin)

Publicité
Publicité
1 2 > >>
One Year in Toronto
Publicité
Archives
Publicité