Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
One Year in Toronto
9 novembre 2014

The Poppy and the honesty

Depuis une semaine, je peux voir un peu partout (que ce soit dans la rue ou dans le métro) des hommes et des femmes portant un faux coquelicot sur leur veste ou manteau. Alors non, il ne s'agit pas d'amateurs en retard du Flower Power, mais bien d'un hommage aux vétérans canadiens de la Première Guerre Mondiale. Ici, il est donc de coutume d'aborder un coquelicot, un poppy en anglais, pendant toute la semaine précédant le 11 Novembre (qu'ils appellent ici le Poppy Day, donc)et le jour-même. Je me suis renseignée pour savoir d'où cela venait exactement. Même si j'en avais déjà entendu parler, je ne connaissais pas l'origine. Alors selon ma source très fiable (Wikipédia mdr), avant la guerre, peu de coquelicots poussaient en Flandre. Durant les bombardements qui ont eu lieu, les terres sont devenues riches en chaux (dûe donc aux poudres des canons, tirs, etc, j'imagine) et les poppy se mirent à pousser. La guerre finie, la chaux a été absorbée, et les coquelicots ont disparu. C'est à priori pour ça qu'aujourd'hui, le coquelicot représente le soldat mort au combat.
Donc dans la rue, partout, et tous les jours, je vois des gens avec un poppy accroché, et tout types de personne. Des hommes, des femmes, des jeunes, des moins jeunes, des canadiens "pure souche" comme des canadiens ayant aquis la nationalité après leur immigration, et ça, je trouve ça vraiment impressionant. Que tout un pays soit capable de se souvenir à ce point. En France, certes, il y a des cérémonies, des discours, une minute de silence, mais au fond, on voit bien que peu de gens y attachent de l'importance. La minute de silence, je ne me souviens pas avoir dû la faire depuis la primaire, et ce n'est rien de plus qu'un jour férié pour beaucoup de gens. Ici, c'est différent.

FullSizeRender (1)

FullSizeRender

(ce sont deux personnes différentes)

 

 

Le week-end dernier, je suis allée à High Park avec Regina. La météo était formidable et je me suis dit que ça serait sûrement la dernière fois qu'on aurait un si beau ciel bleu avant un bon bout de temps (pour l'instant, le ciel me donne raison !)
Nous avons donc passé l'après-midi là-bas, j'ai dû m'extasier devant les cygnes pendant une bonne heure et je les ait mitraillés de photo comme pour une séance de mode. Ces derniers se comportaient d'ailleurs comme de vrais top-models : ils allaient, me regardaient d'un air dédaigneux du style "Je sais que je suis un cygne canon, maintenant prend ta photo et laisse-moi vaquer à mes occupations". 
Puis, nous avons vu un énorme tas de feuilles. Laissant notre maturité au placard, on a décidé de perdre dix ans d'âge mental et de sauter dedans. C'était fun, jusqu'à ce que Regina se rende compte qu'elle n'avait plus son téléphone... 
On a donc cherché pendant près d'une demi-heure, soulevant les feuilles, donnant des coups de pieds partout, sursautant dès qu'on croyait voir un truc blanc qui pourrait hypothétiquement ressembler à un iPhone 5. Rien à faire. Désespérées, et fatiguées de cet immense effort, j'envoie, sans beaucoup d'espoir, un sms au téléphone de Regina, priant la personne qui le retrouve (si cela arrive) d'appeler mon numéro.
Nous avons quitté le parc, penaudes, et pendant le chemin du retour nous énumérions avec nostalgie tout ce qu'elle avait perdu : sa musique, ses contacts, ses photos (dont celles que nous avions prises pendant l'après-midi). On en rit, Regina me dit "de toute façon, je l'avais depuis deux ans". Je ris à mon tour, prend mon tel pour checker l'heure, et là je vois un sms venant du téléphone de Regina : "Bonjour, je viens juste de trouver ce téléphone, où êtes-vous ?"
Nous avons donc pu retrouver cette femme et son mari, qui en jouant dans les feuilles, ont trouvé l'iPhone et ont donc appelé mon numéro. 
Le soir en rentrant, j'ai raconté cette histoire à Alma, qui m'a dit que les gens au Canada étaient très honnêtes. Je me souviens aussi qu'au mois d'octobre, un ami avait oublié son porte-feuille dans le métro. Le lendemain, il a appelé la TTC pour voir si quelqu'un ne l'avait pas déposé, et il s'est avéré que c'était le cas !
Je suis toujours étonnée de ça. Laissez ne serait-ce qu'un paquet de Granolas dans le métro parisien, vous serez sûr de ne JAMAIS le revoir.

DSC_0001

DSC_0071

DSC_0122

 

DSC_0188

DSC_0196

DSC_0041

DSC_0054

DSC_0172

 

 

Facts ;

1) En rentrant d'Halloween, la semaine dernière, j'attends le bus avec un ami français (Désolée Zoé, si tu me lis...), et un type qui était à côté nous écoutait, et a fini par nous demander : "La langue que vous parlez, c'est bien du français ?". On a hoché la tête. Et là, son visage s'est illuminé d'un sourire et c'est tout fier qu'il nous a tendu son téléphone en disant "Alors vous connaissez ça, non ?". C'était l'album complet de Stromaé... On a rit et dit que oui, bien sûr. Ce n'est pas la première fois que quand je dis ma nationalité, mon intercoluteur me fout Stromaé sous les yeux. Pour l'instant, tous ceux que j'ai rencontré connaissent au moins "Alors on danse". Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien. Et ah oui, aussi, j'ai appris que les turcs sont fans de Zaz, et d'après mes parents, ils l'entendent à la radio toutes les semaines.

2) Dans le métro, j'ai vu un trans qui jouait de la harpe. C'était assez folklo.

3) Je ne sais pas si j'en ai déjà parlé, mais Toronto est définitivement la ville la plus cosmopolite que j'ai vue. Ici, près de 50% de la population est née à l'étranger. Peut-être que vous ne réalisez pas, mais je vous assure que c'est énorme. Je me suis fait notamment la réflexion l'autre jour, lorsque j'étais dans le bus ; cinq langues étaient parlées. Derrière mois, un couple de québécois (vivant sûrement à Toronto depuis un bout de temps) parlaient de cinéma. A ma gauche, une femme était au téléphone avec quelqu'un qui semblait être son fils et l'engueulait vivement en espagnol. Sur les sièges de droite, deux chinois parlaient...chinois. Pour finir, il y avait devant deux espèces de Pétrouchka qui parlaient en Pétrouchka (pour moi "pétrouchka" signifie toute langue venant d'un pays où les femmes s'appellent Pétrouchka, Svetlana ou Irina), plus l'anglais évidemment. Quand j'ai réalisé, ça m'a fait sourire, et je me suis sentie très inspirée pour écrire un discours larmoyant sur la tolérance. Mais au lieu de ça, j'ai fait une partie de Candy Crush... N'est pas Luther King qui veut !

4) Et pour finir, si en France pour parler d'argent on dit "balle" (ex: j'ai dix balles), ici les canadiens utilisent "box". On a donc plus souvent "ten boxes" que "ten dollars". Je me demande si c'est pareil aux Etats-Unis. (Paola, si tu as la réponse ?)

Publicité
Publicité
Commentaires
One Year in Toronto
Publicité
Archives
Publicité